A Châtellerault, dans la Vienne, Thales représente près de 800 emplois répartis sur deux sites. Ils vont être impactés par le plan social prévoyant la suppression de 1.000 postes en France, près d’un quart des effectifs liés à l’aéronautique. Le groupe veut éviter les licenciements secs.
La direction de Thales AVS (Avionics), filiale de Thales, le géant français de l’aéronautique, vient d'annoncer la suppression de 1.000 postes en France suite à la crise sanitaire qui a mis à plat le secteur de l'aviation civile. Ce plan social, qui vise à "adapter l'emploi", devrait cependant ne pas entraîner de licenciements secs, c'est le souhait à la fois de la direction et des syndicats qui ont engagé des négociations. La direction veut privilégier les départs volontaires et la mobilité au sein du groupe.
Les ventes de Thales, qui travaille à la fois pour le civil et la défense, ont considérablement diminué au premier semestre, en particulier dans le secteur de l'aéronautique civile en raison de la crise sanitaire.
La direction du groupe français dit avoir "décidé de ne pas mettre en oeuvre de plan de sauvegarde de l'emploi" (PSE). Il a"engagé une négociation" pour faire "appel au volontariat des salariés concernés pour adapter l'emploi et éviter les licenciements". "Environ 1.000 personnes" seraient concernées au sein de la filiale Thales AVS, selon la CGT qui juge ce chiffre "disproportionné".
Des transferts de postes vers le secteur de la défense
Pour faire face à cette situation, la direction souhaite transférer des salariés travaillant pour l'aéronautique civile vers le secteur de la défense qui résiste mieux à la crise que l'aéronautique civile."Outre le gel de certains recrutements, la diminution du recours à l'intérim et de la sous-traitance", le groupe veut utiliser "la mobilité interne pour favoriser les mouvements" de salariés "des activités durablement affectées, en particulier l'aéronautique civile", vers celles "en croissance, notamment dans le domaine de la défense", a expliqué la direction, en assurant que "le dialogue social est une priorité".
Un accord sur l'activité partielle de longue durée (APLD) serait aussi envisagé, ainsi que des aides à la création d'entreprise ou la mise en place d'un dispositif de pré-retraites.
Les deux sites de Châtellerault dans l'attente des annonces
Les deux sites situés à Châtellerault vont être concernés par ces suppressions de postes. Le site de la Brelandière, complètement modernisé en 2003, est spécialisé dans la production de systèmes de navigation et emploie 300 salariés. Le site CSC du Sanital assure les activités après-vente de Thales Avionics en livrant des pièces détachées et en réalisant la maintenance et les répérations d'équipenents civils et militaires. Il emploie 500 salariés.Les syndicats annoncent qu'ils seront très vigilants pour faire respecter la volonté de ne pas recourir aux licenciements secs.
"La direction dit qu'il n'y aura pas de licenciements secs. Les syndicats, la CGE, la CGT et la CFDT, poussent pour faire en sorte qu'il n'y ait aucun licenciement sec mais pour l'instant, on n'est pas encore à la fin des négociations, donc on ne peut pas être sûrs à 100%."
Après Mecafi , sous traitant de Thales et Safran, qui a engagé le licenciement de 242 salariés et les difficultés rencontrées par Safran, le secteur aéronautique du bassin châtelleraudais est à nouveau confronté à de nouvelles pertes de postes entraînées par la chute de l'aéronautique civile. La crise sanitaire du Covid-19 a complètement destructuré le secteur du transport aérien.
Reportage d'Anne-Marie Baillargé, Anna Pettini et Carine Grivet.