La région tarde toujours à payer ses factures, selon la Fédération du bâtiment de la Vienne. Les entreprises du secteur font face à une administration un peu dépassée par le solde des comptes de l'ex-Poitou-Charentes.
Finis les retards de paiement, les factures de l'ancienne région seraient soldées "dans deux ou trois semaines", avait promis Alain Rousset le 22 février dernier. Mais tout n'est pas réglé selon le président de la fédération du bâtiment et des travaux publics de la Vienne, Philippe Huet.Encore quelques factures signées par l'ex-Poitou-Charentes fin 2015 n'ont toujours pas été payées : "trois entreprises de la Vienne ont encore des factures en souffrance", note la fédération. "Mais il s'agit de petites sommes. En tout, 5000 euros par entreprise".
Plus gênant, de petits dysfonctionnements ont toujours cours. "Quatre de nos adhérents nous signalent que des factures datant des mois de janvier et février 2016 ne sont toujours pas payées par la région", s'alarme-t-il. Ces entreprises, qui ne souhaitent pas s'exprimer publiquement, sont chargées de réaliser des travaux dans des lycées et des bâtiments détenus par ALPC.
"Quand les impayés de l'ex-Poitou-Charentes ont été révélés, la direction générale des services de la région a été très attentive à nos demandes", raconte Philippe Huet. L'équipe d'Alain Rousset avait donné pour consigne à la fédération de signaler toutes les entreprises en difficulté de trésorerie qui se manifesteraient. La région faisait patienter les banques auprès desquelles les sociétés étaient endettées et promettait de solder la facture sous 48 heures. "Aujourd'hui, nous ne recevons pas de réponses aussi rapidement. Nous espérons que l'administration fera preuve de la même réactivité que par le passé".
Des services débordés
La fédération du bâtiment s'inquiète des conséquences éventuelles de ces retards de paiement sur la santé des entreprises déjà en difficulté. "Le secteur est encore très fragile dans la Vienne : il ne connaît pas la même embellie que dans les grandes métropoles", estime le président . "Nous restons donc très vigilants".Philippe Huet a par exemple interpelé Alexandre Piton, le directeur général des services d'ALPC, à propos d'une société de la Vienne placée en redressement judiciaire depuis fin 2015 à qui la région doit 5000 euros. La facture est arrivée à échéance il y a deux mois, un délais bien supérieur aux 30 jours fixé par la loi et elle n'est toujours pas acquittée.
"Ces derniers mois, les services de la trésorerie générale qui paient les factures pour les collectivités ont été débordés avec toutes les factures de l'ex-Poitou-Charentes qu'il y avait à régler", explique-t-on à la nouvelle région, malgré le renfort de cinq agents à la direction générale des finances publiques. Ces dysfonctionnements devraient être résolus rapidement, estime l'entourage d'Alain Rousset.