Jeudi soir, 16 hommes d'origine afghane ont été accueillis à Châtellerault. Depuis l'automne, les habitants du bidonville de Calais sont appelés à rejoindre les centres d'accueil et d'orientation ouverts en France. La région Poitou-Charentes a accueilli 151 migrants de Calais. Reportage.
Les 16 hommes accueillis à Châtellerault sont logés dans des appartements de l'association Audacia (même structure que pour les migrants accueillis à Poitiers en novembre) le temps d'examiner et de régler leur situation administrative. L'objectif est qu'ils obtiennent le plus rapidement possible leur statut de demandeurs d'asile pour qu'ils puissent ensuite être hébergés en CADA (Centre d'accueil pour demandeurs d'asile) et qu'ils puissent travailler.
En attendant, ils vont suivre des cours de français, faire des bilans de santé et apprendre les démarches administratives à suivre.
A l'automne, au moment du démantèlement de la jungle de Calais, 102 centres d'accueil et d'orientation (CAO) en France ont été créés.
Depuis début octobre, 151 migrants ont quitté Calais pour rejoindre des Centres d'accueil et d'orientation dans la région Poitou-Charentes :
- 36 migrants dans la Vienne ( Poitiers et Châtellerault)
- 25 dans les Deux-Sèvres ( Saint Léger de la Martinère et la Mothe Saint-Héray)
- 47 en Charente ( Montbron et Confolens)
- 43 en Charente-Maritime ( La Rochelle, Etaules, Saint-Xandre)
Selon les recherches du Centre châtelleraudais d'Histoire et d'archives ( Ccha ), le pays châtelleraudais est une terre d'immigration. Le groupe de recherche du CCHA a recensé huit vagues d'immigrations au 20ème siècle : Chinois, Italiens, Portugais, Polonais, Mosellans, Américains, Hongrois, Harkis et Pieds-noirs.
"La situation de la ville - Cité du bon accueil -, loin des frontières, a favorisé l’accueil des réfugiés lors des conflits qui ont jalonné notre l’histoire, souvent dans le cadre de plans interdépartementaux de répartition de l’accueil des réfugiés : les polonais en 1830, les espagnols en 1936, les mosellans en 1939, les rapatriés en 1962. Si les réfugiés ne vivent qu’un temps en châtelleraudais, quelques personnes de chaque séjour s’installent définitivement, même des prisonniers allemands après 1945."
Reportage de Luc Barré, Antoine Morel et Martine Sitaud :
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