Depuis avril, la Fonderie du Poitou Aluminium, sous-traitant automobile qui emploie 330 personnes dans la Vienne, est en redressement judiciaire. Ce mardi 19 octobre, le tribunal de commerce de Paris a accordé un nouveau délai, jusqu'au 10 janvier 2022, pour qu'un potentiel repreneur se manifeste.
Nouveau délai pour les 330 salariés de la Fonderie du Poitou Aluminum d'Ingrandes-sur-Vienne, sous-traitant automobile placé en redressement judiciaire depuis avril dernier.
Ce mardi 19 octobre, le tribunal de commerce de Paris a accordé jusqu'au 10 janvier 2022 pour qu'un repreneur se manifeste, et a prolongé la période d'observation jusqu'au 23 avril prochain.
"Cela n'est pas une surprise, car ce délai était demandé par l'administrateur judiciaire", réagit Jean-Philippe Juin, représentant de l'intersyndicale CGT/CFE-CGC, contacté par téléphone.
L'option d'un repreneur étranger
Le cabinet de consultants Roland Berger, auteur d'un rapport préconisant une diversification du site, a été chargé par le tribunal de mener une mission de recherches de repreneur, notamment sur le continent américain, la Chine et l'Inde.
Jusqu'à présent, aucun repreneur ne s'est montré intéressé. "Huit personnes ont pris des renseignements, mais aucune n'est allée plus loin", souligne Jean-Philippe Juin.
On demande désormais une accélération de la procédure, il faut qu'un candidat crédible se présente
Qui financera une diversification ?
Aujourd'hui, la Fonderie du Poitou Alu fabrique des culasses pour moteur thermique pour Renault. Afin d'assurer sa survie, ce site industriel doit se diversifier, en se tournant vers la production à destination des véhicules hybrides ou électriques et en travaillant pour plusieurs clients, comme l'évoque le rapport du cabinet Roland Berger.
Nous sommes condamnés à trouver d'autres clients et à nous diversifier
Mais cette diversification nécessite un investissement de 25 millions d'euros, souligne Jean-Philippe Juin. "Il faut que tous les acteurs du dossier interviennent. On demande à ce que l'Etat et Renault participent à hauteur de 10 millions chacun, afin de ne plus laisser que 5 à 8 millions à la charge du repreneur" précise-t-il.
Si aucun repreneur ne se présente avant le 10 janvier, la Fonderie du Poitou Alu pourrait connaître le même sort que son site jumeau, la Fonderie du Poitou Fonte. Cette dernière, qui faisait travailler 290 personnes, a fermé ses portes en juillet dernier.