Régulièrement, les sapeurs-pompiers de la Vienne sont déployés en renfort pour aider leurs confrères des départements de Nouvelle-Aquitaine. Ces derniers jours, ils sont nombreux à être détachés en Gironde pour combattre les incendies qui ravagent la forêt. De retour après 4 jours de mission à faire face aux flammes, les sapeurs-pompiers de Châtellerault témoignent.
Tout juste de retour de Gironde, où les incendies perdurent, un détachement de sapeurs-pompiers de Châtellerault était venu prêter main forte à ceux qui combattent les flammes. "Notre rôle était d’anticiper l’arrivée du feu afin de protéger les biens et les personnes", explique Charles Classeau, pompier volontaire. Une mission de protection urbaine pendant que d’autres camions pénétraient dans la forêt pour pouvoir attaquer le feu.
"Ce qui est complexe, c’est que ça brûle partout !"
L'intervention des pompiers châtelleraudais n’était pas pour autant de tout repos, détachés durant 4 jours. "Il faut composer avec la chaleur, la fatigue, etc. Les conditions physiques sont mises à rude épreuve pendant de longs moments. Il y a des interventions qui peuvent commencer à 15h et se terminer à 7h du matin, sans s’arrêter, en courant partout. C’est vraiment la dimension qui est très impressionnante et on voit qu’il y a énormément de travail", raconte Mathieu Chambre-Chiron, caporal à la caserne de Châtellerault.
J’ai déjà fait des feux de forêt, mais jamais de cette ampleur.
Charles Classeau, sapeur-pompier volontaire de retour de Gironde.
"Ce qui était difficile, c’est surtout la situation météo complexe avec un vent qui tournait sans arrêt et une forte température. Le feu était devant, puis il était derrière. On ressent une certaine impuissance face à la violence du feu. Pendant ces 4 jours, on devait s’adapter continuellement, de jour comme de nuit.", continue Charles Classeau. Une véritable épreuve que résume Mathieu Chambre-Chiron : "Ce qui est complexe, c’est que ça brûle partout !"
Une relève à assurer
Face à l’ampleur de la tâche, 26 sapeurs-pompiers de la Vienne ont été déployés en Gironde. "Depuis plusieurs années, le Sdis 86 vient régulièrement en renfort aux autres départements de Nouvelle-Aquitaine quand ils en ont besoin. Récemment, au mois de juin, un détachement est parti en Dordogne pour venir en aide aux populations sinistrées par les orages avec grêle qui avaient causé d’énormes dégâts", indique le commandant Agnès Hubert.
Restée à Châtellerault, sa mission reste primordiale : assurer une relève tous les 3 à 4 jours afin de remplacer les sapeurs-pompiers exténués sur place. Et les besoins varient. "Tout dépend des besoins sur place. Ils ont d’abord demandé des moyens pour lutter contre les feux de forêts, puis ils ont eu besoin de gens pour protéger les points sensibles, précise-t-elle. Ce ne sont pas les mêmes compétences qui sont requises. Il y a eu aussi des demandes spécifiques d’infirmiers, de spécialistes dans le secours animaliers." D’autant qu’à présent, ce ne sont plus 26 mais 40 pompiers de la Vienne qui partent combattre les flammes en Gironde. Les derniers sont partis le 22 juillet dans la matinée.
Des leçons à tirer
Malgré la forte difficulté de ces 4 jours d’opération et l’ampleur des dégâts, le caporal Mathieu Chambre-Chiron souhaite rester sur une note positive : "Je pense qu’il y aura, à tous les niveaux, une réflexion qui va être faite, car ce genre d’événement est amené à se reproduire à l’avenir. J’espère que, de manière générale, on sera mieux préparé à ce genre de situations avec de plus grands moyens qui seront mis à disposition pour la protection des forêts." En visite en Gironde le 20 juillet, Emmanuel Macron a de son côté déclaré qu’il fallait plus de canadairs. Depuis le 12 juillet, les incendies en Gironde ont brûlé près de 21 000 hectares de forêt.