Mila, 8 ans, a été contaminée par la bactérie E.coli le 9 mars 2022, après avoir mangé une pizza de la gamme Fraîch’Up de Buitoni. Plus d'un an après, les séquelles chez la jeune fille sont toujours présentes. Sa mère, Sonia, refuse toute proposition financière. Elle souhaite que sa fille soit reconnue comme victime.
Le montant reste secret. Fin mars, un accord financier a été trouvé entre une soixantaine de familles et le groupe Nestlé. Accord qui met fin à la procédure civile contre le géant de l'agroalimentaire suite à l'affaire de la contamination des pizzas de la marque Buitoni à la bactérie E.coli.
"On ne fait pas partie de cet accord financier, car nous n'avons pas souhaité nous joindre à la procédure collective", explique Sonia, maman de Mila, contaminée en mars 2022 par la bactérie E.coli.
Une reconnaissance en tant que victime
C'est en effet, en dehors de la procédure collective, qui rassemble une soixantaine de victimes, que cette famille résidant à Châtellerault dans la Vienne, a souhaité mener son combat.
Nous, on refuse, tout accord financier avec le groupe Nestlé. Ce que l'on souhaite, c’est une procédure civile, pour que notre fille soit reconnue comme victime pour son préjudice physique et moral.
SoniaMaman de Mila
Avant d'ajouter, "on ne veut pas d’arrangement à l’amiable qui les épargneraient d’une procédure pénale".
Nestlé France de son côté réagit, "Nous avons décidé d’entamer une démarche d’indemnisation amiable afin de contribuer dans un délai raisonnable à l’apaisement des familles. Aujourd’hui, un processus d’indemnisation est en cours avec les familles représentées par Maître Pierre Debuisson. Par ailleurs, plusieurs procédures devant les juridictions civiles sont toujours en cours et nous restons ouverts au principe d’un accord similaire avec d’autres plaignants".
Il précise également que, "cette démarche volontaire n’interfère pas avec la procédure pénale qui est toujours en cours et pour laquelle nous assumerons nos responsabilités".
Des séquelles physiques et un préjudice moral
Contaminée le 9 mars 2022 après avoir mangé une pizza de la gamme Fraîch’Up de Buitoni, sa fille Mila, à l'époque âgée de 7 ans, est souffrante pendant plusieurs jours.
"C'est comme une grosse gastroentérite. Mila a été très malade durant plus de 10 jours, elle a été hospitalisée au CHU de Poitiers. Elle a eu un gros traitement qui lui a permis d'atténuer ses douleurs, mais le traumatisme moral est évident pour elle comme pour nous. Quand vous voyez votre enfant au plus mal et que vous ne pouvez rien faire, c'est très difficile à vivre", confie Sonia.
On lui a déjà expliqué ce qu'il s'est passé, on lui en reparlera plus tard quand elle sera plus grande, mais c'est important pour nous qu'elle sache qu’elle est une victime.
SoniaMaman de Mila
Si aujourd'hui la petite fille n'est plus malade, elle conserve des séquelles de cette infection. "Elle a gardé une certaine fragilité, les analyses le prouvent. Il y a un suivi médical régulier avec des examens à faire. On est dans l'incertitude au niveau des séquelles", s'inquiète Sonia.
Rappel des faits
En février 2022, les autorités sanitaires du groupe Nestlé sont alertées par la recrudescence de cas d'insuffisance rénale chez des enfants, liés à une contamination par Escherichia coli.
Le 18 mars, Nestlé avait annoncé le retrait des pizzas de la gamme Fraîch'Up commercialisées depuis juin 2021, après avoir été informé de la présence de la bactérie dans la pâte d'un produit.
Le 30 mars, les autorités sanitaires annoncent avoir établi un lien entre la consommation de ces pizzas et plusieurs cas graves de contamination. Par la suite, plusieurs inspections dans l'usine de fabrication du site de Caudry ont pointé "la présence de rongeurs" et le "manque d'entretien et de nettoyage des zones de fabrication, de stockage et de passage".
