Les habitants sont en colère et consternés. Des voitures ont été incendiées dans ce quartier de la plaine d'Ozon qui a connu une nouvelle flambée de violence dans la nuit du samedi 1er juillet au dimanche 2 juillet. Un père de famille appelle les parents à surveiller leurs enfants.
Elle tente de consoler son père. Il pleure devant son immeuble du quartier de la plaine d'Ozon. Sa voiture a été détruite la nuit dernière lors du cinquième épisode de violences urbaines à Châtellerault dans la Vienne.
Le père et la fille sont consternés, comme d'autres habitants du quartier. Sa fille l'assiste devant la carcasse calcinée et raconte. "Ce matin, il a découvert que sa voiture était brûlée, donc il est très en colère."
C'était son seul moyen de se véhiculer. Etant malade, il ne peut ni parler, ni manger, on est très en colère, on a un peu la haine. Mais il y a des choses plus graves dans la vie.
La fille d'un habitantFrance 3 Poitou-Charentes
Dans ce quartier populaire de la plaine d'Ozon, la colère se mêle à l'incompréhension. Dans la nuit de jeudi à vendredi, c'est le centre commercial qui a été ravagé par un incendie.
"Ils brisent des vies"
La gorge serrée, la femme venue assister son père poursuit en pensant aux auteurs des faits. "Même pour ces jeunes-là, moi, je me dis qu'ils risquent leur vie, eux aussi, parce que ce n'est pas anodin. Un feu ça peut se retourner contre eux, donc il faut que ça s'arrête, parce qu’à la fois, ils se mettent eux en danger, et ils mettent la vie des gens en danger. Ils brisent des vies."
Des témoins rencontrés par notre équipe de reportage dans le quartier ce matin décrivent des gens habillés en noir et cagoulés. D'après la Préfecture de la Vienne, il n'y a eu aucune arrestation. Les forces de l'ordre sont surtout intervenues pour sécuriser le travail des pompiers.
Un autre habitant du quartier livre son sentiment. "Moi, je pense que c'est désolant." Spontanément, il ajoute. "Moi ce que j'aimerais dire... Nous parents... Si tu as en un enfant, tu travailles, tu reviens du boulot. Si ton enfant n'est pas là, il faut aller le chercher."
Les parents, ils ont besoin de leur voiture pour aller travailler.
Habitant du quartierFrance 3 Poitou-Charentes
Écoutez l'intégralité de l'interview, son message aux parents, recueilli par Gentiane Goubet et Romain Burot ⇒
Qui va payer ?
Le quartier de la plaine d'Ozon est populaire. Alors ces voitures détruites, outre la gêne occasionnée, ça aura un coût pour des habitants qui ne roulent pas sur l'or. "On ne sait pas ce que les assurances vont nous rembourser. Est-ce qu'ils vont nous rembourser l'intégralité de la voiture ?", se demande la femme venue aider son père dorénavant sans véhicule.
On espère que l'Etat interviendra pour tous les sinistrés aussi. Que chacun n'ait pas trop à perdre non plus dans ces histoires.
La fille d'un habitant dont la voiture a été incendiéeFrance 3 Poitou-Charentes
Un jeune homme habitant l'immeuble devant les voitures incendiées va dans le même sens. "Ce n'est pas à nous de payer ce qui s'est passé à Paris." Il se dit surpris par ces actes. "Surpris, je suis un peu en colère, ils ne peuvent même plus aller au boulot," lance-t-il en montrant les voitures. Il y a eu sept véhicules incendiés la nuit dernière dans le quartier.