Les salariés des Fonderies du Poitou attendaient cette visite depuis longtemps, elle a lieu ce matin. Bruno Moustacchi, le responsable des achats de Renault, est venu à l'usine d'Ingrandes où il s'est entretenu avec les représentants du personnel.
Soutien et accompagnement, c'est ce que Bruno Moustacchi a promis aux salariés des Fonderies du Poitou, en redressement judiciaire et en attente d'un repreneur.Tous les fondeurs avaient débrayé dès 9 heures du matin pour l'attendre devant les grilles de l'usine en compagnie de plusieurs élus locaux. Ils ont entendu un discours qui se voulait rassurant de la part du constructeur automobile français, aujourd'hui principal client des deux sites des Fonderies Fonte et Alu. Renault explique qu'il soutiendra tous les projets de reconversion dans le cadre de la reprise des sites d'Ingrandes-sur-Vienne.
"Nous sommes prêts à participer à tous les projets de reconversion. Le client ne peut pas être le pilote mais on sera là, aux côtés de toutes les parties prenantes." affirme Bruno Moustacchi. Après cette rencontre informelle avec les fondeurs, le représentant de Renault a entamé une réunion avec les représentants du personnel en fin de matinée.
En début de semaine, les salariés des Fonderies avaient manifesté devant une concession Renault pour demander au constructeur de prendre ses responsabilités dans le dossier.
"Une offre solide mais qui mérite d'être améliorée"Les syndicats des Fonderies veulent obtenir de la part de Renault l'engagement de maintenir ses volumes de commandes sur quatre ans, le temps de mettre en place la reconversion des sites Alu et Fonte et d'assurer leur pérennité. Cet engagement pourrait permettre au repreneur de conserver un maximum d'emploi. Une demande qui semble avoir été entendue par le gouvernement. Devant l'Assemblée Nationale, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire a assuré cette semaine que le gouvernement allait "poursuivre les discussions" avec le constructeur afin que "le volume de commandes soit suffisant pour le repreneur".
On le sait, la reprise des deux sites qui emploie 730 salariés en CDI et 800 au total ne se fera pas sans casse sociale.
A l'heure actuelle, deux repreneurs sont sur les rangs dont le groupe Liberty House dont l'offre a été estimée "solide" mais méritant "d'être améliorée" par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. A l'heure actuelle, Liberty House propose de reprendre 312 des 403 salariés de la Fonderie Fonte et 272 des 326 de St(Jean Industries (Alu).
La décision concernant la reprise de St-Jean Industries (Alu) a été reportée au 27 mars par le tribunal de commerce de Lyon. Il Pour la Fonderie Fonte dont le dossier devait être examiné aujourd'hui par le tribunal de commerce de Poitiers, le report a été acté pour le jeudi 28 mars. On s'orienterait alors de plus en plus vers une reprise globale des deux sites d'Ingrandes-sur-Vienne autrefois jumelés.
Une réunion à la préfecture de Poitiers se tient cet après-midi entre les différents acteurs du dossier (directions, représentants du personnel et Renault) pour une séance de négociations, notamment sur les conditions d'accompagnement des salariés. Les syndicats des Fonderies attendent une contribution de Renault à hauteur de 19 millions d'euros.
Le reportage d'Anne-Marie Baillargé, José Sousa et Philippe Ritaine :