Des festivals ruraux du Poitou-Charentes et du Limousin étaient en danger, depuis plusieurs années, à cause de fonds européens bloqués. La région Nouvelle-Aquitaine s'est saisie du dossier, et a débloqué des avances de paiement, notamment pour la programmation musicale de Montmorillon.
Certains festivals ruraux de la région auraient pu tout simplement disparaître, cette année. En cause : des subventions européennes du fond Feader qui n'arrivent pas depuis plusieurs années.
Neuf festivals musicaux du Limousin se disaient en danger, en octobre dernier déjà, après avoir attendu deux à trois ans ces subventions d'au moins 10 000 euros. Une somme qui peut représenter le quart, voire le tiers des budgets.
C'est le cas également à Montmorillon. Depuis 4 ans, Résonance de Gartempe a créé un festival de musique classique et du monde. Face au retard des aides européennes, l'association a dû emprunter et payer les intérêts.
Mais Résonances aperçoit, depuis quelques jours, le bout du tunnel. La région Nouvelle-Aquitaine, informée du problème par les associations, a décidé d'intervenir sur quelques dossiers pour palier ces retards de paiement européens. Les subventions devraient enfin tomber dans quelques jours : 70.000 euros au lieu de 60.000. Le programme attendu peut enfin se concrétiser.
Ce sont des festivals comme celui-ci qui ont tiré la sonnette d'alarme et dénoncé ces retards. Ces fonds européens sont gérés par les conseils régionaux. La région Nouvelle-Aquitaine dénonce la lenteur dans la mise au point des logiciels informatiques, entre autres. Saisis de l'affaire, les élus se sont chargés du dossier.On a déjà accueilli deux orchestres symphoniques cette année, l’année prochaine on est même sur la base de trois concerts symphoniques, chose qui, pour une sous-préfecture de 6.000 habitants comme Montmorillon, est quand même un énorme plus.
- Philippe Argenty, pianiste et co-directeur du festival Résonances de Gartempe
La saison de Résonances 2019 sera riche. Des têtes d'affiche de la musique classique et du jazz seront au bord de la Gartempe cet été.On s’est rendu compte que dans les DDT, les directions départementales des territoires qui dépendent de l’Etat, on n’instruisait plus ces dossiers, qui étaient considérés comme non-prioritaires. On a recruté et formé une trentaine de personnes, maintenant il y a un interlocuteur au sein des Régions qui gère ces dossiers dans chaque département, on a fait des avances sur trésorerie aux structures qui font émerger les projets…
- Isabelle Boudineau, vice-présidente de la région Nouvelle-Aquitaine en charge de l'Europe