Parents d'élèves et élus se mobilisent contre le projet de fermeture de classe sur le regroupement pédagogique intercommunal de Queaux, Persac et Gouex, dans la Vienne. L'inspection académique va fermer une classe de l'école de Persac à la rentrée prochaine.
Logique mathématique contre logique éducative. Dans le sud de la Vienne, les élus et les parents d'élèves se mobilisent contre le projet de carte scolaire pour la rentrée prochaine qui prévoit la fermeture d'une classe sur le rassemblement pédagogique intercommunal (RPI) de Gouex, Persac et Queaux. L'inspection académique constatant "une perte démographique importante dans la Vienne" a décidé de fermer une des cinq classes de ce RPI.
Aujourd'hui, il y a trois classes à Persac allant de la très petite section de maternelle au CE1. L'école de Queaux de son coté accueille les éléves de CE1 et CE2 dans son unique classe. Même chose à Gouex, une seule classe, qui accueille les CM1 et CM2. Pour fermer une classe à Persac, l'inspection se base sur les chiffres. Les classes ne comptent que 16 ou 18 élèves, il n'y a pas assez d'enfants pour maintenir cinq classes.
Un fait que parents et élus ne contestent pas. Gisèle Jean, la maire de Queaux, reconnait que les classes ne sont pas surchagées, mais fermer une des cinq classes va faire augmenter les effectifs.
L’inspection académique privilégie les regroupements dans les chefs lieux de cantons au détriment des RPI. Nous (les élus ndlr) investissons massivement dans les écoles mais aussi sur des politiques d'attractivité au niveau des communes et de la communauté de communes avec le plan de relance et le rectorat balaie tout ce travail d'un revers de main.
La communauté de communes Vienne et Gartempe a demandé un moratoire sur la fermeture de classe. Les parents sont détérminés à se faire entendre. D'autant que l'année du confinement a été dure pour les enfants.
Il y a deux ans, une maîtresse a été en arrêt maladie deux mois après la rentrée, les enfants ont vu passer 10 remplaçants tout au long de l'année. Et l'an dernier c'était le confinement, certains enfants ont du mal à rattraper leur retard, multiplier les niveaux au sein des classes, c'est un risque que les enfants ne soient pas correctement accompagnés dans les apprentissages.
Une opinion partagée par ce parent d'élève. Son épouse, sa fille de 7 ans et lui ont quitté Saint-Denis en Seine-Saint-Denis pour Persac. Leurs professions leurs permettaient de télétravailler, même avant le confinement, mais il leur fallait plus de place à la maison et en région parisienne, la place coûte très cher. Persac avait à leurs yeux plusieurs avantages dont celui d'avoir une école. L'idée de voir disparaître une classe scandalise ce père d'élève.
C'est un véritable scandale d'envisager de fermer cette classe. C'est un raisonnement purement comptable qui ne prend en compte ni les enfants ni les enseignants.
La présidente de l'association de parents d'élèves, Morgane Redon s'inquiète aussi pour les années à venir. Une autre classe pourrait fermer si les effectifs ne remontent pas. Selon elle, "l'inspection veut faire des pôles et envoyer les enfants de Queaux à l'école à l'isle-Jourdain et ceux de Gouex et Persac à Lussac-les-Châteaux."
De son côté l'inspection académique explique que la décision a été prise en raison des critères démographiques. Il y aura 700 élèves en moins dans la Vienne à la rentrée prochaine. Depuis 2016, le département a perdu 3.300 élèves.
Frédéric Artaud, adjoint au directeur académique de l'Éducation Nationale en charge du premier degré explique qu'il faut agir pour ne pas voir chaque année des classes fermer.
L'Éducation Nationale est prête à mettre en place un comité de pilotage avec les élus pour organiser la présence de l'école sur le territoire
Les maires des trois communes du RPI ont rendez-vous ce lundi à 18 heures à la sous- préfecture de Montmorillon.