"La situation n'est plus tolérable", à Strasbourg plus d'une centaine d'enfants scolarisés dorment dans la rue

Ce mardi 7 janvier, des parents d'élèves et enseignants de l'école Saint-Jean à Strasbourg se sont à nouveau mobilisés pour ces familles d'enfants scolarisés dans l'établissement dormant sous tente ou dans leurs voitures. Ils intensifient leur mobilisation et réclament que les quatre familles restantes puissent recevoir des solutions d'hébergement.

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Une trentaine de parents d'élèves et d'enseignants rassemblés contre une situation qui "n'est pas tolérable". Quatre familles d'enfants scolarisés à l'école Saint-Jean à Strasbourg dorment dans leur voiture ou sous tente. En tout, cela fait neuf enfants. "Ils sont dans la même classe que ceux qui dorment dehors et viennent rejoindre l'école tous les matins. Il y a eu des températures glaciales récemment. En tant que maman, ça m'a choqué d'apprendre cela," s'est indignée Elphège Tignel, représentante des parents d'élèves de l'école Saint-Jean. Les enseignants, eux, ne peuvent que constater les dégâts en classe.

Il y a un mois, cette école comptait cinq familles sans logement. Deux d'entre elles ont pu trouver un logement pendant les vacances de Noël mais trois restent sans solution. Parmi elles, cette famille géorgienne arrivée en France en 2022. Tskhakaia Kakhaber, son mari et ses quatre enfants de quatre, six, huit et neuf ans, ont passé les derniers mois dans leur voiture.

"Nos enfants ne peuvent pas dormir correctement dehors. Il fait très froid. Ils ne peuvent pas se laver, manger, ou apprendre normalement. C'est très difficile." Pendant un temps, une enseignante de l'école les a hébergés. En ce moment, la famille Kakhaber loge dans une location payée par une cagnotte solidaire. Après le 13 janvier, rien n'est moins sûr. 

De bonnes nouvelles, mais pas assez 

Le collectif Solidarité des Bonnes Gens a mis en place une série d'actions solidaires. Dons de vêtements, couvertures, cadeaux de Noël. "On ne pouvait pas rester insensible à ça, ne rien faire. La cagnotte en ligne, n'arrête pas de monter. Des parents d'élèves ont proposé leur logement quand ils sont partis une semaine en vacances," s'émeut Marie-Claude Harrer, enseignante de l'école. " Il y a des hauts et des bas. Deux familles ont pu être relogées grâce à la Ville de Strasbourg et à l'association ASF67. Mais hier on a appris qu'une nouvelle famille avait dormi dehors à la Montage Verte."

Plus d'une centaine d'enfants serait sans hébergement à Strasbourg. Floriane Varieras, adjointe à la maire de Strasbourg en charge de la Ville inclusive, regrette les difficultés structurelles auxquelles la Ville fait face. "Cette situation perdure depuis des mois, des années. On a des signalements d'un peu partout. Aucune annonce gouvernementale n'a été faite depuis 2021 sur la question de l'hébergement et de la mise à l'abri des personnes."

Le 18 décembre dernier, l'Eurométropole de Strasbourg a voté une motion rappelant qu'"offrir un toit aux enfants qui vivent dans la rue est un droit inconditionnel." En plus de la création et du financement de 600 places d'hébergement pérennes depuis le début du mandat, elle propose à la Préfecture, la Ville de Strasbourg, la Collectivité européenne d'Alsace et à la Région Grand Est de mettre en œuvre un "plan d’action global pour éradiquer le sans-abrisme". Mais le défi reste grand. "On essaye de trouver des solutions au fur et à mesure, mais tant qu'il n'y a pas de changement structurel, nous n'arriverons pas à faire plus". 

Le collectif Solidarité des Bonnes Gens appelle les pouvoirs publics à "agir immédiatement pour offrir des solutions décentes et pérennes à ces familles." D'autres établissements scolaires et associations sont mobilisés pour faire face à cette crise d'hébergement. 

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