Nucléaire : du tritium dans les eaux de la Vienne, un danger ?

Dans une étude, l'Arco, l'Association pour le contrôle de la radioactivité dans l'Ouest, a relevé un taux anormalement élevé dans les eaux de la Loire et de la Vienne. En janvier dernier, ce taux était de 310 becquerel/litre alors que selon la norme ce taux ne doit pas dépasser les 100 Bq/l. 

Le tritium, de l'hydrogène radioactif, n'est pas le plus dangereux des polluants issus de l'industrie nucléaire mais il est le plus courant. Présent dans l'eau de la Vienne et dans l'eau du robinet il n'est pas dangereux à court terme en dessous d'une certaine dose mais ses effets à long terme n'ont pas encore été étudiés.

Un taux de tritium de 310 Bq/l

Une alerte a été relevée. C'était en janvier dernier, à Saumur, en aval des cinq centrales nucléaires notamment celle de Civaux dans la Vienne. Dans ses eaux, la présence de tritium est quasi systématique aussi bien dans le fleuve que dans les eaux de consommation. Le taux de 310Bq/l a ainsi été relevé dans la Loire (où se jette la Vienne). Ce taux est anormalement élevé, et supérieur aux valeurs publiées par EDF et bien plus que le seuil d’alerte de 100 Bq/l dans l’eau potable qui doit déclencher des investigations.

Selon l'Arco, à Châtellerault, dans la Vienne, des études mensuelles montrent que le taux de tritium est de 50 Bq/l. Ce tritium provient de la centrale de Civaux.

Est-ce dangereux ?

La question est alors de savoir si les seuils mesurés peuvent présenter un danger pour les populations et l’environnement. Selon l’Organisation mondiale de la santé boire régulièrement une eau contaminée à hauteur de 10.000 becquerels par litre peut présenter un risque. Nous sommes donc très loin des taux mesurés dans la Vienne, tout près de la Centrale de Civaux.

Plusieurs associations de la Vienne préoccupées par la question nucléaire s'interrogent sur l'impact du tritium sur la santé, même à faible dose, comme à Châtellerault. Elles souhaiteraient que des recherches soient menées par des organismes indépendants. 

Ca fait quand même 45 ans qu'on a du nucléaire, on n'a toujours pas d'analyses précises concernant l'impact du tritium sur le corps, et nous trouvons cela très regrettable. Nous exigeons, en tant que citoyen de savoir quelles peuvent être les conséquences du tritium quand on le boit, mais aussi dans les aliments que nous mangeons.
- Hélène Heintz-Shemwell - Membre du groupe scientifique pour l'information sur l'énergie nucléaire

Ces structures demandent aussi que le seuil d'alerte soit fixé à 20 becquerel par litre comme au Canada et veulent obtenir les dates et quantité à chaque rejet d'eau dans la rivière
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