Vous ne connaissez certainement pas le Plaxtil mais cela pourrait bientôt changer. Le procédé mis au point par deux industriels de Châtellerault dans la Vienne permet de fabriquer du plastique à partir de vieux vêtements recyclés.
Deux industriels du Châtelleraudais, CDA Développement à Châtellerault et Futuramat à Dissay, travaillent sur le projet depuis 2017 en essayant de répondre à cette question : comment produire un plastique plus écologique ? Ils ont réussi à mettre au point un matériau fabriqué en partie à base de textile recyclé. A l'heure actuelle, le Plaxtil est fait avec au maximum 50% de textile et est recyclable.
L'idée est d'introduire dès le départ une idée d'économie circulaire c'est à dire que ce qui est produit va pouvoir être récupéré et recyclé et même "upcyclé" c'est à dire servir pour faire d'autres objets en diminuant la consommation de matière et d'énergie.
- Jean-Marc Neveu, directeur de "CDA Développement"
Recycler les vieux vêtements au lieu de les faire détruire en Afrique
Les deux industriels de Châtellerault s'inscrivent dans l'économie circulaire mais aussi solidaire car les tissus utilisés pour la fabrication proviennent d'une structure d'insertion par l'activité économique, également installée à Châtellerault. Audacie traite chaque année 216 tonnes de vêtements usagés dont seulement 40 % sont revendus en friperie ou recyclés. Le reste est expédié en Afrique pour être détruit. Une solution qui ne satisfait pas Guénaëlle Manon, la directrice d'Audacie pour qui la possibilité de recycler ces tonnes de vêtements sur place est une aubaine.Plaxtil a été présenté au Salon mondial de la plasturgie à Düsseldorf en Allemagne où les deux industriels de la Vienne ont pu tester l'accueil réservé à leur invention. Prochaine étape pour eux, passer au stade de la fabrication et imposer leur marque sur le marché.On a un bilan carbone déplorable avec cet envoi, entre les camions et le transport en bateau et on a aussi une perte sèche de la matière qui part ailleurs donc c'était un enjeu double pour nous de pouvoir essayer de recycler sur place.
- Guénaëlle Manon, directrice d'Audacie