1ère circonscription de la Vienne : la succession d'Alain Claeys est ouverte

Après trois mandats de député, Alain Claeys, le maire PS de Poitiers touché par le cumul des mandats, a choisi de privilégier sa ville et de ne pas se représenter à la députation. Pour la première fois depuis longtemps, l'issue du scrutin est indécise dans cette circonscription.

Depuis 1981, la 1ère circonscription de la Vienne a, presque sans discontinuer, élu et réélu le maire socialiste de Poitiers comme député. Tout d'abord avec Jacques Santrot, figure tutélaire du PS poitevin, député de 1978 à 1993. Eric Duboc (UDF) qui avait réussi la performance de battre Jacques Santrot en 1993 sera à son tour battu par Alain Claeys en juin 1997. Ce dernier devient également maire de Poitiers en 2008 en succédant aussi à Jacques Santrot. 

Après 20 ans et trois mandats, la succession d'Alain Claeys a donné lieu à une guerre fratricide au sein du PS local qui va laisser des traces et pourrait peut-être ouvrir la voix à une triangulaire pour ces législatives de 2017. Situation inédite dans cette circonscription.

Sommaire :

• Les chiffres-clés
• Alain Claeys, le député sortant
• Les enjeux
• Tous les candidats
• Les résultats de la présidentielle

La circonscription en chiffres-clés

• La première circonscription de la Vienne est l'une des deux circonscriptions de l'agglomération poitevine. Elle comprend trois cantons de Poitiers Nord (I,II et VII) mais aussi cinq cantons plus ruraux regroupant à la fois des communes de la grande périphérie poitevine et des chefs-lieux de canton en progression comme Neuville-de-Poitou. 
• Les huit cantons de la 1ère circonscription : Mirebeau, Neuville-de-Poitou, Poitiers I, Poitiers II, Poitiers VII, Saint-Georges-lès-Baillargeaux, Saint-Julien-l'Ars et Vouneuil-sur-Vienne.
• Elle compte 116 143 habitants au dernier recensement. Elle est la deuxième circonscription la plus peuplée du département avec la 2ème qui recouvre elle-aussi une partie de l'agglomération poitevine.
• C'est une circonscription essentiellement urbaine et périurbaine où est implanté le Futuroscope et toute sa zone économique d'emplois tertiaires. L'agriculture reste une dominante importante des deux cantons du Mirebalais et du Neuvillois marqués notamment par la crise de la viticulture, une activité historique de cette partie de la Vienne avec les vins du Haut-Poitou.

Alain Claeys, co-auteur d'une loi sur la fin de vie

Le socialiste Alain Claeys, aujourd'hui âgé de 69 ans, a été élu en 1997 après la dissolution de l'Assemblée nationale par Jacques Chirac. Il faisait alors figure de successeur de Jacques Santrot, élu de 1981 à 1993, dont il a été le chef de cabinet pendant 20 ans. Pour respecter le non-cumul des mandats, Alain Claeys a décidé d'abandonner la députation après trois mandats à l'Assemblée nationale. En 2012, il avait frôlé de près la victoire dès le premier tour et avait été réélu avec plus de 65% des voix face à Jacqueline Daigre.

Spécialiste de la bioéthique, il laisse son nom à une loi qu'il a initiée en compagnie du député UMP Jean Leonetti. La loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie autorise la sédation profonde et continue pour les patients en phase terminale. Elle a été adoptée en janvier 2016 par l'Assemblée nationale.
Alain Claeys a également été rapporteur de la commission d'enquête parlementaire suite à l'affaire Cahuzac.

Les enjeux : une triangulaire est possible

Après une guerre interne finalement tranchée par Solférino pour désigner le candidat socialiste pour ces législatives, le PS part affaibli au combat. Au terme de nombreux rebondissements, c'est Xavier Moinier, un universitaire de 48 ans, le candidat soutenu par Alain Claeys, qui a obtenu l'investiture aux dépens d'Aurélien Tricot, qui, lui, était supporté par Jacques Santrot. La bataille s'annonce encore plus difficile à mener pour le candidat officiel du PS après l'annonce par l'ancien maire de Poitiers de son soutien au candidat macroniste Jacques Savatier. Xavier Moinier peut en revanche compter sur le soutien actif d'Alain Claeys qui même s'il est favorable à une sorte de coalition avec En Marche ne souhaite pas "une majorité macroniste hégémonique" à l'Assemblée nationale.

Jacques Savatier part avec l'investiture de La République en Marche et compte bien profiter du très bon score réalisé par Emmanuel Macron à l'élection présidentielle sur cette circonscription, 27,3% des voix. A 64 ans, Jacques Savatier vient de la société civile. Ancien haut-fonctionnaire, il a notamment été directeur général adjoint du Groupe La Poste où il a été amené à rencontrer Emmanuel Macron. Il a aussi été président du stade Poitevin Volley-Ball de 1991 à 1994.

A droite, c'est Jacqueline Daigre, déjà candidate en 2007 et 2012 et tête de file de l'opposition municipale à Poitiers qui repart pour une nouvelle campagne sous l'étiquette Les Républicains. Elle affirme vouloir défendre en priorité la ruralité et la survie des services publics et est favorable à un mandat unique.

Au soir du 1er tour, une triangulaire entre ces trois candidats peut être possible. D'autant que d'autres candidatures à gauche ou à l'extrême droite sont susceptibles de séduire nombre d'électeurs.

A gauche, Céline Cuvillier, la candidate de la France Insoumise entend bien, elle aussi, surfer sur la vague de la présidentielle après les bons scores réalisés par Jean-Luc Mélenchon dans la circonscription et notamment à Poitiers où il est arrivé en deuxième position avec 26,7% des voix derrière Emmanuel Macron.
Le Front National, qui a recueilli 16,7% des suffrages à la présidentielle, est représenté par Arnaud Fage, un infirmier de 28 ans.

Les 12 candidats dans la circonscription

• Jacques SAVATIER - REM
• Marjorie MONNI- Avenir Collectif-EELV
• Xavier MOINIER -PS
• Pascale HENRY-UPR
• Frédéric BOUCHAREB- Alliance Centriste
• Céline CUVILLIER -FI
• Jacqueline DAIGRE - LR
• Arnaud FAGE-FN
• Anne JOULAIN -PCF-FDG
• Guillaume VERDIER- Debout la France
• Patrick MARTINET -Union des Patriotes
• Ludovic GAILLARD-LO

Coup d'œil sur la présidentielle

Dans cette circonscription, Emmanuel Macron, En Marche, est arrivé en tête avec 68,77 des voix face à Marine Le Pen, 31,23%. 
Au premier tour, Emmanuel Macron avait récolté 24.88% des suffrages. Jean-Luc Mélenchon, La France Insoumise, était arrivé en deuxième position avec 20,64% des suffrages exprimés devançant le Front National, 19,78% des voix et François Fillon, 17,96%.

Les résultats de la présidentielle dans la 1ère circonscription de la Vienne