A l'IRTS de Poitiers, une manifestation pour dénoncer les difficultés financières de l'école

Jeudi matin, des salariés et étudiants de l'IRTS ont manifesté devant leur établissement pour dénoncer les difficultés budgétaires qui touchent l'institut de formation poitevin, et leur inquiétude quant à l'avenir de l'équipe enseignante et de l'offre pédagogique.

A l’Institut régional du travail social (IRTS) de Poitiers, formateurs et étudiants se mobilisent jeudi 15 juin pour alerter sur leur situation. Devant leur établissement, ils manifestent, et ont installé un barrage filtrant au bord de la route, pour distribuer des tracts aux automobilistes. 

"Aujourd'hui on se retrouve sans gouvernance, notre directeur est parti, le directeur administratif et financier est parti aussi," déplore Sandy Noiran, formatrice dans la filière des éducateurs spécialisés. "Il ne reste plus personne, le conseil d'administration ne répond pas à nos demandes, on n'a aucune perspective pour la rentrée."

Ce climat d’incertitude provoque de nombreux arrêt maladies, et la centaine de salariés est en souffrance.

C'est une incertitude totale sur l'année qui est en cours, avec des déficits encore annoncés vraisemblablement, et un cap pour le restant de l'année où on ne sait pas ce qui va devenir des salariés, et notamment avec la question de savoir s'il va y avoir, ou pas, un plan de sauvegarde de l'emploi.

Vincent Sol

Formateur à l'IRTS Poitou-Charentes et membre du CSE

Les formateurs sont également inquiets pour le futur de l'enseignement dans l'établissement, car l'équipe enseignante se réduit : "Il y a déjà eu des premières mesures de non-renouvellement de CDD, de non renouvellement des départs en retard, des coupes dans les budgets des vacataires auxquels on fait appel pour assurer les cours ou d'autres prestations pédagogiques", explique Vincent Sol, formateur et membre du CSE. 

Les étudiants, un millier au sein de l'école, s'interrogent ainsi pour leur diplôme : "C'est notre avenir, c'est notre formation, on ne sait pas trop ce qui va nous attendre plus tard," s'inquiète Maréva Mercier, Mercier, étudiante en première année à l'IRTS. "On pense que c'est aussi très important de soutenir nos formateurs, parce que c'est eux qui vont nous former, qui nous donnent les clés pour notre futur travail."

Pour le président du Conseil d’Administration, la première urgence est effectivement de réduire la masse salariale car l’institut affiche un déficit de 400 000 euros : "Avec ce déficit, nous avons absorbé nos réserves", explique Joël Suberats, "mais jusqu'à maintenant il y avait des réserves, c'est pour ça que le commissaire aux comptes n'avait pas fait d'alerte au tribunal."

Pour le président du Conseil d'Administration, et une membre de l'équipe pédagogique, la baisse de la subvention du conseil régional n’a pas arrangé les choses.

De son côté, la Région Nouvelle-Aquitaine affirme que ses équipes accordent une attention particulière à l'IRTS : "Ces dernières années, en effet, la Région a dérogé aux règles habituelles, et ce, à plusieurs reprises, notamment avec des procédures d’urgence, pour permettre à l’IRTS de ne pas se retrouver dans une situation catastrophique."

L’arrivée du nouveau directeur administratif et la tenue d’un conseil d’administration extraordinaire la semaine prochaine apporteront peut-être quelques réponses.