La maison des adolescents et des jeunes adultes est une structure d'accueil et de prévention pour des jeunes de 12 à 25 ans. "La maison" en centre-ville et le bus itinérant visent à fournir à tout jeune en difficulté, ou en questionnement, une écoute, une attention et, au besoin, une orientation vers des professionnels de santé.
A deux pas du palais des Ducs d'Aquitaine, en plein centre-ville de Poitiers, une discrète devanture bleu se démarque des commerces alentours. A l'intérieur, une équipe d'une dizaine de professionnels accueille les jeunes de 12 à 25 ans.
La maison des adolescents et des jeunes adultes est une structure soutenue par l'Agence régionale de santé et le Centre hospitalier Laborit de Poitiers. Centre d'écoute et d'accueil qui a pour maîtres-mots la prévention et l'attention, la structure n'est pas un lieu médical.
"On nous écoute et on ne nous juge pas"
Pour être accueilli par un psychologue, un éducateur spécialisé, une infirmière ou même une sage-femme, pas besoin de rendez-vous. L'équipe pluridisciplinaire met en avant "un accueil inconditionnel, anonyme et gratuit".
Anonyme. Une des personnes croisées à la maison des jeunes ce jour là, souhaite le rester mais accepte d'expliquer sa présence. "Ici on nous écoute et on ne nous juge pas, on peut parler de tout et n'importe quoi. Alors qu'à l'école on ne peut parler que des cours."
Les thématiques abordées sont d'ailleurs nombreuses. "Il y a des cas de harcèlement scolaire passés ou présents, des jeunes avec des idées suicidaires, de l'anxiété sociale scolaire c'est-à-dire des jeunes qui ont du mal faire des sorties avec des amis ou à retourner à l'école mais également des interrogations sur l'identité de genre ou des problématiques familiales" détaille Loana Planchenault, la psychologue de Pict'Adom.
D'ailleurs, depuis son ouverture en septembre 2021, après le Covid, la maison ne désemplit pas selon la psychologue.
La maison des adolescents et des jeunes adultes était nécessaire. La preuve, elle est pleine tout le temps. Nous faisons un maillage indispensable entre les professionnels.
Loana Planchenault, psychologue à Pict'Adom
Réamorcer du lien social
Sébastien Sapin, un des éducateurs spécialisés de Pict'Adom détaille : "notre travail est d'accueillir la demande. Des questions viennent, on essaie de les circonscrire, d'affiner les choses et parfois d'orienter le jeune vers des soins si besoin."
L'éducateur spécialisé raconte avoir vu des ados s'ouvrir aux autres au fil des ateliers organisés par la maison. "Nous réamorçons un lien direct et social avec des adultes". Ce lien a été distendu par les effets de la pandémie et rendu flou par les échanges virtuels.
Car les accueillants de Pict'Adom insistent, ils ne sont pas soignants, juste là pour recréer du lien. Des ateliers couture, alimentation ou cosmétiques zéro déchet sont proposés par la structure pour aider les jeunes à se sentir utile. "Fabriquer un objet renforce l'estime de soi et permet d'agir contre l'éco-anxiété" explique Anne-Sophie Gourges, infirmière en santé environnementale qui intervient pour animer ces ateliers.
La structure est ouverte aux jeunes du mardi au jeudi de 13h à 18h et tous les jours par téléphone. Depuis septembre 2022, un bus est également déployé afin d'étendre le rayon d'action de Pict'Adom.
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