Asséchée, la réserve humide du Pinail illustre les conséquences dramatiques du réchauffement climatique

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La sécheresse menace notre biodiversité. Dans la réserve naturelle du Pinail, (Vienne), des papillons et des écrevisses à pattes blanches pourraient bien disparaitre. Les mares ont laissé la place à une lande complètement asséchée. ©France télévisions

Le Pinail, c'est une réserve humide unique en Poitou-Charentes. 6.000 mares normalement gorgées d'eau l'hiver, un écosystème rare où vivent de nombreuses espèces, aujourd'hui en péril en raison de la sécheresse.

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Sous les pieds la terre craquelée crisse, et dans le réseau de petites mares typique de la réserve du Pinail, il reste à peine assez d'eau pour faire flotter les bouées munies de capteurs reliées à la station météo.

En ce début octobre, le site accuse un déficit en eau de pluie de 250 mm. "Normalement il devrait y avoir de l'eau jusque là", explique Yann Sellier, chargé de missions scientifiques au Pinail, en montrant la hauteur de ses épaules, les pieds au bord d'une flaque. "Jusqu'à présent, les mares étaient pleines autour de fin octobre mi novembre. On a une sécheresse exceptionnelle et il nous faudrait des pluies exceptionnelles, ce qui n'est pas attendu jusque là" constate-t-il.

Un écosystème en péril

La hausse des températures fait baisser le niveau d'eau et le taux d'oxygène dans les mares. La survie des tritons et des écrevisses à pattes blanches, endémiques au Pinail, est menacée.

Mais ce n'est pas le seul impact de cette sécheresse. C'est l'ensemble du cycle de la vie végétale et animale qui est bouleversé, l'écosystème du milieu ne peut plus fonctionner. 

Les larves des femelles de ce petit papillon colonisent habituellement une gentiane, et les fourmis qui fréquentent elles-aussi la fleur, vont les confondre avec leurs propres larves et les ramener à la fourmilière pour les nourrir. Mais avec un si faible niveau d'humidité, rien ne peut plus se dérouler comme d'habitude : "On se retrouve avec un système qui est cassé par les changements de température : la plante ne peut plus fleurir, donc plus de plante. Et puis la fourmi ne se déplace plus au sol à partir de 25 degrés au sol, donc si vous avez des températures trop hautes, la chenille se laisse tomber au sol pensant être prise en charge par les fourmis et il n'y a plus personne pour l'emmener" poursuit Yann Sellier.

Un équilibre fragile

"C'est comme un avion. C'est dans un équilibre dynamique. Quand vous perdez une espèce, vous perdez un boulon, et puis à un moment vous perdez le système de sécurité ! Le plus grand écosystème, c'est la planète et là, vous créez des points de non retour pour des équilibres qui sont fragiles." alerte cet observateur privilégié d'une réserve humide unique dans le Poitou-Charentes.

De par leur biodiversité exceptionnelle, les landes et mares du Pinail sont entrées au répertoire mondial des zones humides il y a un an. Une biodiversité qui souffre, et dont certaines espèces ne pourront s'adapter au réchauffement climatique.

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