Chloé Boissinot avait 25 ans et elle était attablée à la terrasse du Petit Cambodge dans le Xème arrondissement à Paris le 13 novembre 2015. Elle est morte sous les balles des terroristes. Sa famille originaire de la Vienne redoute le procès qui s'ouvre à Paris.
C'est une nouvelle épreuve que la famille de Chloé Boissinot s'apprête à vivre. Faire face aux accusés jugés pour les attentats du 13 novembre 2015 à Paris. Revivre ces jours d'horreur et cette incertitude dans laquelle les proches de Choé sont restés entre le 13 et le 15 noembre sans savoir où était la jeune femme de 25 ans et si elle avait survécu.
Mais elle n'a pas survécu. Comme 13 autres personnes attablées à la terrasse du Petit Cambodge dans le Xème arrondissement, elle a été assassinée, fauchée par les rafales de kalachnikov des terroristes.
Ce mercredi la cour d'assises spéciale de Paris va entamer ce procès que l'on qualifie déjà de procès du siècle. 20 personnes seront jugées, mais 14 seulement seront dans le box des accusés, les six autres seront jugées par défaut. Près de 1.800 parties civiles se sont constituées et 300 avocats seront également présents. Un événement inédit qui va durer neuf mois et qui verra notamment témoigner l'ancien Président de la République François Hollande et l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.
Pour Babette Boissinot, la maman de Chloé, pour les frères et soeur de la jeune femme ce procès s'annonce comme un moment très difficile. Sur sa page facebook, Babette Bossinot explique qu'elle est "en vrac" et que, quel que soit le jugement, elle est "condamnée à vie".
Nous avons rencontré Babette Boissinot ce mercredi jour d'ouverture du procès.
Six ans après elle revient sur ces événements tragiques qu'elle n'a appris que tard dans la soirée du 13 novembre. C'est la mère du compagnon de sa fille, blessés dans l'attentat qui l'a appelée pour lui dire qu'on était sns nouvelle de Chloé. Mais Babette Boissinot ne regardait pas la télé et ignorait encore ce qui se passait à Paris. Après avoir tenté de joindre sa fille sur son portable la famille décide d'aller à Paris pour retrouver Chloé
Le samedi, on a fait les hôpitaux, les commissariats, on a essayé de faire tout ce qu'on pouvait.
Et c'est finalement le dimanche vers 17 heures qu'ils ont appris que Chloé était à la morgue.
J'ai été anesthésiée pendant un mois, je n'ai pas pris contact avec la réalité.
Six ans après, la peine est intacte. Ses amis ont dit à Babette Boissinot que le temps allait faire son oeuvre et atténuer la morsure de l'absence. Mais rien n'y fait.
Il y a un 13 novembre tous les ans, il y a une journée des victimes du terrorisme tous les ans, il y a tout le temps un attentat quelque part et à chaque fois vous revivez le même calvaire.
Quant à savoir ce qu'elle attend de ce procès, la réponse fuse assez vite "rien". Se retrouver face à Salah Abdeslam, le seul survivant des commandos qui ont semé la mort à Paris, c'est tout ce qu'elle veut.
Moi ça ne m'aidera pas ce procès. La seule chose que j'attends c'est de pouvoir le rencontrer vraiment, c'est être face à lui.
Retrouvez l'intégralité de cet entretien réalisé par Anastasia Nicolas et Stéphane Bourin.