Le frelon asiatique fait son retour. Quelles solutions pour s'en débarrasser ?

La présence du frelon asiatique (Vespa velutina nigrithorax) a été signalée officiellement en France en 2005, en provenance du Sud Est asiatique. En Charente, par exemple, les premiers nids ont été repérés en 2007.

Long jusqu'à 30 millimètres, le frelon asiatique est un petit peu plus petit que le frelon européen. Sa couleur dominante est le noir, seul une partie de son abdomen est presque entièrement jaune avec une nuance orangée. La tête est orange avec le front noir.

Comment reconnaître un nid ?

Le nid a la forme d'un ballon de football, de 50 centimètres à 1 mètre de diamètre, en général placé en hauteur dans un arbre, vers 15 mètres de hauteur. Le frelon asiatique est une espèce paisible et sans agressivité particulière vis-à-vis de l’homme (peu de cas de piqûres ont été recensés). En l'état actuel des connaissances scientifiques, le frelon asiatique n'est pas plus dangereux que le frelon européen pour l'homme. Il est cependant dévastateur pour l'écosystème puisqu'il se nourrit essentiellement de protéines et raffole notamment de pucerons, abeilles...

Que faire en cas de découverte d'un nid de frelons asiatiques ?

En cas de découverte d'un nid de frelons asiatiques, il convient de procéder à une déclaration en mairie permettant le recensement des individus et l’étude de leur mode de colonisation. Ces données sont ensuite transmises au Muséum d’histoire naturelle de Paris qui a mis en place une procédure de recensement des nids. Il est essentiel de ne pas intervenir par vos propres moyens pour deux raisons majeures : ne pas vous faire piquer et éviter de mal détruire un nid. La destruction du nid mal conduite présente des risques : elle doit être engagée en priorité, voire exclusivement par les professionnels de la désinsectisation sur demande, soit des particuliers, soit des collectivités.

Attention : le nid ne doit pas être éventré (tir de fusil par exemple), car chaque nid provoque l'envol de quelques dizaines de nouvelles reines qui vont fonder une nouvelle colonie l'année suivante.

Faîtes appel à un professionnel

Sur l'ensemble de la région, des professionnels peuvent intervenir. Dans la Vienne, ils sont plusieurs à détruire les nids. C'est notamment le cas de l'entreprise D&E (Désinfectisation & Elagage) située à Saint-Benoît. Pour son gérant Valentin Ligaud, il est essentiel d'avoir une approche stratégique du nid : "En tant que professionnels, nous intervenons avec des produits innovants. On contamine le nid, ce qui permet de contaminer les nourrices lorsqu'elles sont de retour dans le nid. Le produit est persistant et atteint donc durablement les frelons. Les produits foudroyants sont beaucoup moins efficaces puisqu'ils n'empêchent pas les nourrices épargnées par la projection, de coloniser une autre zone".

VIDEO. Voici le reportage que nous avions réalisé avec Valentin Ligaud (oct 2022)

Est-il encore temps de piéger ?

En théorie, il est encore possible, jusqu'à la fin du mois de mai, de piéger pour tenter d'attraper les reines, mais pas n'importe comment :"Il faut absolument bien calibrer les pièges pour éviter de capturer des abeilles, des guêpes ou d'autres insectes qui tiennent un rôle essentiel dans l'écosystème" confie Valentin Ligaud.

Le coût de la destruction est-il pris en charge ?

De moins en moins de communes et de communautés prennent en charge l'intervention. Depuis 2022, le Grand Poitiers par exemple n'aide plus les particuliers. Toutefois, il est préférable d'appeler votre mairie lorsque vous pensez découvrir un nid de frelon asiatique. Des agents peuvent se déplacer pour confirmer ou infirmer qu'il s'agisse bien d'un nid de frelon asiatique. Les communes sont également souvent en possession de contacts de professionnels :"En moyenne dans notre entreprise, le coût de destruction est de 90 €. Nous garantissons un repassage si les individus réapparaissent. Durant les mois de juillet et d'août, les frelons migrent vers les arbres. Mais, actuellement, ils sont plutôt sous les toitures, dans des pierres, dans des murs" conclut Valentin Ligaud.