Suite à la pandémie de Coronavirus, tous les commerces non-essentiels à la vie du pays ont baissé le rideau ce dimanche 15 mars. Malgré les annonces du gouvernement pour venir en aide aux indépendants, l'inquiétude est grande chez les entrepreneurs de la région.
"C'est le flou total", voilà comment les entrepreneurs de la région perçoivent la situation. Suite à la dernière allocution d'Emmanuel Macron, ce lundi 16 mars, l'incertitude semble gagner du terrain chez les commerçants, artisans et indépendants.
Pour beaucoup d'entre eux, les annonces d'Edouard Philippe, samedi 14 mars a été vécu comme un coup de massue. Très peu avaient anticipé la fermeture de tous les commerces non-essentiels à la vie du pays. Pour autant, cette mesure a plutôt été bien accueillie.
Je pense que c'est une bonne chose d'éviter au maximum les contacts entre les gens. Je tiens un salon de coiffure et pour moi, impossible de respecter les distances de sécurité avec mes clients.
- Sabrine Chat, coiffeuse
"C'est la catastrophe"
Comme cette coiffeuse, beaucoup de commerçants ont été obligé de baisser le rideau pour une durée indéterminée. Entre doutes, angoisses et résiliation, les inquiétudes sont grandes pour ces professionnels.Face à cette situation, d'autres tentent de relativiserJe suis restauratrice à mon compte et je peux vous dire que l'inquiétude est grande quant à l'avenir. Financièrement, c'est une catastrophe !
- Nathy Brachet
Je n'ai plus d'activités du tout et donc pas de revenu. Pour la suite, on verra. Le plus important, c'est qu'il n'y ait pas trop de personnes touchées.
- Christophe Guittet
De nombreuses interrogations
La majorité des commerçants n'ont donc d'autres choix que de fermer boutique jusqu'à nouvel ordre. Seuls les commerces alimentaires sont autorisés à rester ouverts.Pour les artisans en revanche, difficile de comprendre clairement les consignes du gouvernement.
ll faudrait déjà savoir si on a le droit ou non de travailler ! Nous sommes menusiers et un jour on nous dit que seuls les métiers vitaux continuent d'exercer et le lendemain, on entend que les artisants du btp peuvent continuer leurs chantiers. Dans tous les cas, nous devons faire face à un autre problème, la fermeture de nos fournisseurs. Alors on fait quoi ?
- Magalie Effenberger
Une plongée dans l'inconnu
La pandémie de Covid-19 plonge dans l'inquiétude de nombreuses professions. Pour certains indépendants, les mois à venir étaient cruciaux pour leur activité.Je suis formatrice indépendante et pour moi, les mois de janvier et février sont très calmes. Mars et avril devaient m'assurer un peu de chiffre d'affaires, car mon agenda était complet. Pour moi, c'est une très grosse perte financière au vu des annulations. Il ne faut pas que cette situation dure au delà de début mai car je en pourrais pas tenir longtemps sans travail et sans aucune indemnisation. Restons chez nous pour que ça dure le moins longtemps possible !
- Sendrine Colly
Différentes mesures ont été annoncées par le gouvernement pour venir en aide aux entreprises, salariés et indépendants. Mais pour beaucoup, difficile de savoir comment en bénéficier.
Je suis aide à domicile et la situation est compliquée, certains clients maintiennent les prestations et d'autres annulent. Je n'ai aucune idée du montant de mon salaire à venir. Si je dois être en chômage partiel, cela est très compliqué pour moi d'établir une déclaration. J'ai beaucoup d'employeurs et mon nombre d'heures travaillées change tous les mois.
- Sandra Ventura
"Entre 100 et 150 appels par jours"
En première ligne face à ces nombreuses inquiétudes, les chambres de commerce et d'industrie. Les antennes départementales sont prises d'assaut et tentent de répondre au mieux aux angoisses légitimes.Édouard Philippe et Bruno Lemaire, le ministre de l'Économie, ont successivement annoncé des mesures pour soutenir l'économie. Plusieurs dispositifs ont été mis en place pour venir en aide aux entreprises, salariés et indépendants.En ce moment, j'ai entre 100 et 150 appels par jour concernant la situation actuelle. Les indépendants sont très inquiets ! Leurs questions sont sensiblement toujours les mêmes : « Comment faire face à la perte de revenus ? » On leur donne à tous le même conseil, lorsque les recettes sont pratiquement inexistante, la seule solution c'est d'avoir le minimum de dépenses pour tenir. On leur conseil donc de reporter toutes les échéances qu'ils peuvent avoir.
- Philippe Prioux, en charge des questions liées au Covid-19 à la CCI de la Vienne.
Les mesures du gouvernement
Des délais de paiement pour les échéances sociales et/ou fiscales ont déjà été annoncées. Les plus petites entreprises pourront également bénéficier d'un report du paiement des loyers, des factures d'eau, de gaz et d’électricité.Plus important encore pour certaines professions, une aide de 1 500 € sera apportée aux plus petites entreprises et aux indépendants des secteurs les plus touchés grâce au fonds de solidarité.
Pour les entrepreneurs de la région, l'objectif est simple, faire en sorte que cette crise sanitaire dure le moins possible. Les pertes sont déjà considérables pour beaucoup d'entre eux. Le bilan économique ne pourra être dressé, qu'une fois l'épidémie derrière nous.
Informations pratiques
Toutes les informations sur les mesures mises en place par le gouvernement sont à retrouver sur le site ministère de l'économie : https://www.economie.gouv.fr/coronavirus-soutien-entreprises#Les chambres de commerces et d'industries de nos quatres départements se mobilisent également pour répondre aux inquiétudes des entreprises et indépendants de la région. Voici comment les contacter :
- Vienne : https://www.poitiers.cci.fr/actualite/crise-du-coronavirus
- Charente : crisecovid19@charente.cci.fr
- Charente-Maritime : https://www.larochelle.cci.fr/coronavirus-mesures-de-soutien-de-l-etat/la-cci-mobilisee-a-vos-cotes
- Deux-Sèvres : https://www.deux-sevres.cci.fr/actualite/les-locaux-de-la-cci-sont-fermes-au-public-mais-l-activite-continue-par-telephone-et-courriel