"Ça dure une semaine et donne du bonheur pour toute une vie" : à Poitiers, Lydie Massonneau raconte son don d'ovocytes

En octobre, Lydie Massonneau réalisait son deuxième don d'ovocytes, pour aider des couples en difficulté à procréer. Une démarche encore rare en France : 777 femmes avaient fait dons de leurs gamètes, en 2018.

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"Je voulais créer du bonheur". Lydie Massonneau a fait deux dons d'ovocytes en quatre ans. Un geste encore "trop rare" pour la jeune femme, alors que près d'un quart des couples souffre d'infertilité.

Onze jours

Il y a le don de sang, le don de sperme, et le don d'ovocytes. Lydie Massonneau l'a découvert en 2015, par une amie. "J'étais à un mariage d'une amie d'école qui m'a confié avoir du mal à avoir des enfants", explique la jeune Pictavienne. Après quelques recherches, elle se lance. "J'étais dans les critères alors j'ai pris rendez-vous au centre de Tours", se souvient Lydie Massonneau. Une expérience qu'elle a réitérée, il y a quelques semaines.

Après les rendez-vous d'informations et d'examens psychologiques, la trentenaire débute la stimulation ovarienne. "Au total, le processus a duré 11 jours. Huit jours d'injections, trois de surveillance avec échographies et prises de sang et des jours de repos", détaille Lydie Massonneau.
Pour cette mère de famille, l'expérience a été sans douleur. "Si on n'a pas peur des aiguilles, ce n'est vraiment pas douloureux et j'ai pu continuer ma vie de travailleuse et de mère sans problème. On ressent seulement un peu de lourdeur vers la fin des 11 jours", assure Lydie Massonneau. 

Les injections hormonales ont aussi joué sur son humeur. "J'avais l'impression de redevenir enceinte. J'étais beaucoup plus sensible, mais ça ne dure qu'une semaine", s'amuse la jeune femme.

Pas un seul centime

À la fin de sa semaine de stimulation, Lydie s'est rendue à l'hôpital de Tours pour la ponction. "A 8h, j'étais au bloc, sous anesthésie générale. Ça dure environ 15 minutes et après, on ne ressent rien d'autre que de la fatigue", promet la mère de famille. 

Tout au long de son parcours, Lydie Massonneau a été suivie par le centre de dons de Tours. Un vrai soutien pour la jeune femme. "Après l'opération, une gynécologue est venue me poser plein de questions sur les potentielles difficultés, les accès aux soins nécessaires", liste la donneuse.
Un accompagnement financier également puisque l'intégralité du parcours est prise en charge. "Tous les frais de transports, de nounous si besoin, de soins, de prise en charge sont remboursés. Je n'ai pas déboursé un seul centime", explique la jeune femme.

Anonymat garanti 

Loin d'être un tabou, Lydie Massonneau a rapidement souhaité parler de son expérience autour d'elle. "Je n'ai reçu que des retours positifs. Les gens trouvaient ce geste courageux", se souvient la donneuse. 

Un geste "facilité" par l'anonymat, concède la jeune femme. "On ne sait pas si nos ovocytes vont être utilisés pour la science, par des parents et si cela va fonctionner. Comme ça, on ne se met pas de barrières, c'est plus facile de sauter le pas", reconnaît Lydie Massonneau. 
Comme près de 800 femmes, Lydie Massonneau a décidé "d'apporter le bonheur d'une vie à une famille". Mais en France, le don d'ovocytes est uniquement à destination des couples hétérosexuels. La nouvelle loi de bioéthique, en étude depuis près d'un an, évoque la possibilité d'ouvrir la PMA aux femmes célibataires et aux couples lesbiens.

Elle pourrait ainsi permettre à tous l'accès à la fécondation in vitro (FIV). Suite logique de ces dons, elle maximise les chances d'une fécondation, avant de replacer l'embryon dans l'utérus.

En France, les dons d'ovocytes sont limités à deux par personne. Pour Lydie Massonneau, il s'agissait donc de son dernier don. Elle espère désormais que d'autres suivront sa démarche, "avant pourquoi pas de devenir mère porteuse, si la loi le permet un jour". 
Dons d'ovocytes : c'est quoi la procédure ? par julie chapman
 
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