En raison de la canicule, la préfecture de la Vienne annonce la levée des mesures de mise à l’abri des volailles, instaurées en novembre dernier après plusieurs cas de grippe aviaire en France. L'association L214 rappelle que les fortes chaleurs ont des effets néfastes sur les bêtes.
Dans un communiqué publié ce samedi 18 juin, la préfecture de la Vienne annonce “suspendre dans les zones réglementées les mesures de mise à l’abri des volailles dans tous les élevages ayant des parcours extérieurs”.
Le confinement des volailles avait été décrété fin 2021 par les autorités en raison d’un “risque élevé” de circulation de la grippe aviaire parmi la population de volatiles. Ce samedi, les volailles peuvent à nouveau être relâchées sur une exploitation agricole qui possède un accès en extérieur.
Depuis plusieurs jours, le département traverse un épisode caniculaire avec des températures dépassant par endroit les 40°C. “En raison de la période de fortes chaleurs que nous connaissons actuellement dans le département, et afin de garantir le bien-être des volailles, ces mesures de mise à l’abri peuvent être levées pour les élevages ayant des parcours extérieurs sur décision de l’éleveur”, indique la préfecture de la Vienne.
Des animaux vulnérables face au “stress thermique”
Contactée ce vendredi 17 juin, la branche poitevine de l’association L214, qui milite au niveau national pour la défense des animaux, affirme que “les animaux souffrent intensément de ces fortes températures, notamment ceux qui sont dans les élevages, dans les transports et dans les abattoirs”.
Dans le viseur des militants par temps de canicule, les exploitations agricoles avec un élevage qui n’offre “aucun accès à l’extérieur”. Dans ces conditions, “la plupart des bâtiments vont devenir de véritables fournaises”, dénonce L124.
Dans la zone Poitou-Charentes, les nombreux élevages de lapins inquiètent tout particulièrement Brigitte Gothière, présidente de l’association L214.“Les lapins sont très sensibles au changement de température. Comme les canards d’élevage qui sont déjà en détresse même sans attendre les fortes températures, ils peuvent ressentir un stress thermique quand il fait plus chaud”, explique la militante pour le bien-être animal.
Réformer les modes de consommation
Dans la plupart des élevages, la température est contrôlée et très surveillée. Une thermorégulation est obligatoire et de nombreux exploitants agricoles se sont engagés à installer des dispositifs pour limiter l’impact des fortes chaleurs sur leurs cheptels. Malgré toutes ces mesures, “très clairement tous les animaux vont trinquer” en raison des températures caniculaires, insiste Brigitte Gothière.
On va connaître d’autres coups de chaleur dans les élevages. Les scientifiques nous parlent d’adaptation au changement climatique alors qu’on devrait parler prévention et modifier notre consommation.
Brigitte Gothière, présidente de l’association L214
Mais pour l’association L214, il faut à présent aller plus loin. “Nous pouvons aussi limiter les conséquences en changeant de modèle agricole et alimentaire”, défend L214. À l'origine de l'association, un collectif baptisé "Stop Gavage" fondé en 2003 pour dénoncer les conditions de production de foie gras. "Nous voulons surtout encourager une réduction de consommation de viande", résume aujourd'hui sa présidente. Elle n'a de cesse de rappeler que manger moins de viande permet de "gaspiller moins d'eau, de moins polluer et de mieux respecter les animaux".