"Ce mot involontaire, c'était impensable pour nous !" Les associations réagissent à la création du délit d'homicide routier

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Un reportage de Marie Radovic, Stéphane Hamon et Martine Sitaud ©France télévisions

Changement de vocabulaire, sans sanction supplémentaire. Le délit d'homicide routier remplace donc le terme d'homicide involontaire, utilisé par la justice en cas d'accidents mortels de la circulation. Elisabeth Borne en a fait l'annonce ce lundi 17 juillet. Une évolution certes symbolique, mais qui représente beaucoup pour les familles endeuillées.

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C’était il y a quatre ans… Un drame dont cette mère de famille revit tous les instants : "Tout s'est terminé si brutalement, tout s'est écroulé.
Le 4 août 2019, Cassandre, 23 ans, est tuée au volant de sa voiture à Pleumartin, dans la Vienne, par un chauffard ivre et positif au cannabis.

Le besoin d'agir pour faire changer les choses

Il y a deux ans, sa maman, Patricia Bénard, a rejoint le collectif Justice pour les victimes de la route. 
Cette association regroupe plus de 500 familles de victimes et militait notamment pour remplacer les termes juridiques d’homicide involontaire… par homicide routier. Des mots qui changent tout pour les familles endeuillées.

Ce mot "involontaire", c’était impensable pour nous. Quand une personne tue, c’est quand même un assassin de la route. Sous l’emprise de l’alcool et de stupéfiants, pour moi, c’est volontaire. Vous prenez ces substances parce que vous le voulez.

Patricia Bénard

Militante du Collectif Justice pour les victimes de la route

Ces derniers mois, le chef étoilé Yannick Alléno s'est fait le porte-parole de ce combat après le brutal décès de son fils de 24 ans. Il venait d'adresser une lettre ouverte à la Première Ministre. Son association a visiblement su se faire entendre.

Trop de contrevenants

La route est encore longue pour cet adhérent de la Ligue contre la violence routière. Depuis 40 ans, il se bat pour rendre la circulation plus sûre, que l’on soit automobiliste, cycliste ou piéton.

Il a fallu attendre des crises y compris, ces terribles et dramatiques délits de fuite qui se sont terminés par mort d’hommes, pour que l’on se préoccupe un peu de ce qui se passe en sécurité routière. Il y a un nombre considérable de gens qui roulent sans assurance, sans permis, sans respecter les règles et c’est absolument inadmissible !

Jean-Louis Boenisch

Correspondant Vienne de la Ligue contre la violence routière

Prochain combat pour les associations : que les peines encourues soit réellement appliquées. L’an dernier, 116 personnes ont perdu la vie sur les routes de Poitou-Charentes.

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