Lundi 9 octobre, un habitant de Leigné-les-Bois a écopé de 600 euros d'amende par le Tribunal de Police de Poitiers. En décembre dernier, il avait disposé des pièges interdits qui ont blessé un renard et tué un merle noir.
En décembre 2022, des promeneurs constatent la présence de deux pièges, à mâchoires et à palette, interdits en France. Ces pièges sont posés dans un jardin ouvert aux abords d'une route sur la commune de Leigné-les-Bois, sans être signalés au public.
Un renard a la patte prise dans l'un d'eux, et un merle noir, pris dans un autre, n'a pas survécu. L'Office Français de la Biodiversité (OFB) et l'association Nos Viventia sont prévenus et cette dernière dépose une plainte contre le propriétaire de ce terrain. Ce dernier souhaitait alors protéger ses poules, et affirme avoir emprunté ces pièges.
Lors de son audience, lundi 9 octobre, il a reconnu les faits et a été condamné par le Tribunal de Police de Poitiers pour deux infractions : chasse sans être titulaire d'un permis de chasse, et chasse à l'aide d'un engin, un instrument, mode ou moyen prohibé. Il écope de deux amendes de cinquième classe de 300 euros chacune.
Pour ses deux infractions, le mis en cause risquait des amendes allant jusqu'à 1 500 euros chacune. "300 euros, c'est plutôt dans la fourchette forte si c'est une première infraction", remarque Sébastien Chauveau, responsable du service départemental de l'OFB dans la Vienne. Il estime que la réglementation est suffisamment claire pour être respectée : "Quand on ne respecte pas la réglementation, on peut piéger d'autres animaux qui n'étaient pas ciblés, comme des chats, des chiens, ou des animaux protégés comme le castor."
C'est la première fois qu'une plainte déposée par Nos Viventia donnait lieu à une audience.
Violaine LabarreVice-présidente de Nos Viventia
L'association Nos Viventia, présente à l'audience, souligne que l'habitant de Leigné-les-Bois a affirmé avoir conscience du danger de ces pièges. Elle regrette toutefois que les deux dispositifs n'aient pas pu être confisqués : "Il mettait en avant le fait que les pièges étaient à un ami", raconte Violaine Labarre, vice-présidente de l'association. "La juge est revenue là-dessus en essayant de lui faire dire le nom de son ami pour qu'on puisse mettre la main dessus et les détruire, parce qu'ils sont illégaux." Le mis en cause a gardé le silence sur l'identité de son ami, et les deux pièges n'ont pas été retrouvés.
Nos Viventia, pour sa part, demande l'interdiction de l'ensemble des pièges tuants, qu'ils soient actuellement autorisés ou non.