Un rapport régional de la Cour des Comptes rendu public épingle l'association Confucius et Hippocrate. Il pointe les dépenses importantes de l'association, destinée à former des personnels hospitaliers chinois, qui auraient permis de financer les voyages du président de l'association en Chine.
L'association Confucius et Hippocrate, en lien avec l'Institut Confucius, avait pour but de former des personnels hospitaliers chinois à Poitiers. Elle a été dissoute en mai dernier. Pour Philippe Dorbaire, ancien membre et liquidateur de l'association, la nouvelle n'avait surpris qu'à moitié. "On savait en général ce qui était fait mais sans entrer trop dans le détail", confie-t-il.
Il y a quelques jours, un rapport de la Chambre régionale des comptes concernant les raisons de cette dissolution a été rendu public. Il met en évidence des aspects troublants au niveau de la gestion économique de l'association. En effet, en trois ans d'existence, rien de concret n'a été réalisé mais des sommes importantes ont été dépensées de 2012 à 2015.
Un reportage de Guillaume Soudat, Christina Chiron et Jennifer Russeil avec l'interview de Philippe Dorbaire, ancien membre et liquidateur de l'association Confucius et Hippocrate :
Selon la Chambre régionale des comptes, l'association n'avait plus d'utilité. Elle détaille :
Confucius et Hippocrate apparaît comme une coquille vide. Elle semble n’avoir finalement d’autre objet que le financement de déplacements et missions et dont l’utilité réelle n’est guère démontrée. Tout ceci s’effectuant en outre dans une irrégularité affectant la plupart des domaines de son fonctionnement, singulièrement le domaine financier.
L'association avait notamment reçu des subventions du CHU de Poitiers mais aussi de la part des centres hospitaliers de La Rochelle, de Niort et d'Angoulême. De l'argent dépensé non pas pour promouvoir les relations entre la Chine et la France mais pour payer les déplacements personnels en Chine du président de l'association.
Notre équipe a contacté la direction du CHU de Poitiers qui n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet. C'est pourtant son ancien directeur général adjoint, aujourd'hui décédé, qui présidait cette association.