En novembre 2018, un mouvement inédit de contestation sociale naissait : celui des Gilets jaunes. Ces manifestants investissent alors les ronds-points pour réclamer plus de pouvoir d'achat et de justice sociale. Cinq ans après, quelques militants de la Vienne nous livrent leur regard sur ce mouvement et leur amertume aussi.
C’est la hausse des carburants qui a fait éclater en novembre 2018 le mouvement des Gilets jaunes. Ces militants se rassemblent et bloquent les ronds-points pour exiger des pouvoirs publics de meilleures conditions de vie. Mais après de nombreux mois de mobilisation, le mouvement s’essouffle.
On s’est quand même battu un an. Tous les samedis, on était sur les ronds-points.
Jean-Pierre Walker
Jean-Pierre Walker, militant de la première heure dans la Vienne se souvient : “Un groupe de Gilets jaunes a décidé de partir dans les grosses villes et ça, je savais très bien que c’était la fin. J’en étais persuadé. Ce truc-là reste inachevé. Mais on s’est quand même battus un an. Tous les samedis, on était sur les ronds-points”.
C’est à Poitiers-sud que Christian Pavese a choisi de s’investir pour exprimer son ras-le-bol. Pour lui, les revendications de 2018 restent toujours d’actualité : “Depuis cinq ans, on demande qu’on partage nos richesses, on demande d’avoir une justice sociale, on demande d’avoir des élus honnêtes. Qu’est-ce qui a changé depuis ? Rien, on est toujours dans le même cas de figure. Au départ, on était très enthousiastes, pour une fois, on avait un mouvement autonome qui s’organise et qui dure.”
Au départ, on était très enthousiastes, pour une fois, on avait un mouvement autonome qui s’organise et qui dure.
Christian Pavese
Magali Cervantès était aussi une militante active. Cinq ans plus tard, après la crise de la Covid, la hausse de l’inflation et du chômage, elle dresse un bilan amer et garde malgré tout l’espoir d’une nouvelle mobilisation : “La situation économique est bien pire qu’en 2018. Un nouveau mouvement des gilets jaunes qui reprendrait, serait une bonne chose.”
Reprendre le combat, certains anciens Gilets jaunes ne l’excluent pas. Il y a cinq ans, au plus fort de la mobilisation, 72 % des Français soutenaient le mouvement.