Samedi 20 Mars a lieu la finale du concours de plaidoirie pour les droits de l'homme, des élèves avocats, au Mémorial de Caen. Pour cette 11e édition, ils sont onze élèves, représentant onze écoles. Rencontre avec la candidate de Poitiers, Maud Chavatte, 37 ans, au parcours très atypique.
Samedi, Maud Chavatte, sera la "doyenne" des élèves avocats, alors qu'elle n'a que 37 ans. La jeune femme n'a pas suivi une ligne droite après son bac en Normandie et sa première année de droit au Havre. En 2001, elle arrête ses études suite à des "événements de la vie", dit-elle pudiquement. Elle entame alors une série de petits boulots pendant une dizaine d'années.
De palefrenière à croupière au casino
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle multiplie les expériences : palefrenière dans un centre équestre, animatrice en zone d'éducation prioritaire, artisan-commerçante dans les foires et les marchés où elle vend des savons et des sels de maison qu'elle fabrique. Pendant une année aussi elle est croupière-caissière dans un casino. Elle mène cette vie tambour battant de 20 ans à 30 ans avant de réfléchir à ce qu'elle veut vraiment faire de sa vie professionnelle.
Maman de trois enfants
"Je n'ai pas commencé des études de droit par hasard", explique Maud. "Depuis la classe de seconde j'avais en tête de devenir avocate, car je ne supporte par l'injustice". Au tournant de la trentaine, elle décide de reprendre ses études, en plus de sa vie d'épouse et de maman de trois enfants. Maud étudie d'abord par correspondance avant de rejoindre les bancs de la Faculté de Strasbourg pour passer ses Masters 1 et 2.
Toute la petite famille déménage ensuite en Touraine où Maud prépare le concours de l'Ecole du Centre Ouest des Avocats, située à Poitiers, dont dépend la ville de Tours.
Récompensée pour son travail
Maud Chavatte choisit alors d'être avocate pénaliste, une spécialité qui demande tout particulièrement de l'éloquence. La jeune femme est timide mais elle a envie de participer au concours de plaidoirie des droits de l'Homme du Mémorial de Caen. "Je suis très heureuse d'être en finale. C'est une belle revanche, car il y a deux ans j'étais incapable de parler en public". Si elle en est là aujourd'hui, ce n'est pas par magie, mais bien par son travail grâce notamment à l'association Tours éloquence qui l'a fait beaucoup progressée.
Le concours de plaidoirie a pour thème obligatoire, un cas de violation des droits de l'homme, actuel et individuel. " J'ai choisi de défendre un avocat chinois qui défend les droits de l'homme en Chine. Mon texte est intitulé "l'enfer du serment".
Maud reconnaît être très stressée avant l'épreuve. "J'espère ne pas décevoir et que mon message sera entendu " confie-t-elle. Verdict Samedi prochain (20 mars).
Le concours de plaidoirie du Mémorial de Caen
Samedi, il n'y aura pas de public contrairement aux autres années, mais seulement le jury, présidé par Jacques Toubon, et un live Facebook pour retransmettre les épreuves. Chaque candidat dispose de dix minutes pour présenter son cas. A l'issue du concours, trois prix de valeurs différentes seront décernés.