Les enfants placés par l'aide sociale à l'enfance sont soumis, comme les autres, au confinement. Sauf que pour eux, rester confiné signifie ne plus voir ses parents du tout. Nous avons rencontré Angéla, mère de quatre enfants qui n'a plus que des contacts téléphoniques avec eux.
Angéla * est la maman de quatre enfants âgés de 15, 14, 13 et 9 ans. Ils lui ont été retirés et placés à l'Aide Sociale à l'Enfance pour des raisons de carences éducatives. En temps normal, cette jeune femme devenue mère à l'adolescence et qui a un emploi de serveuse, voit ses enfants un weekend sur deux et la moitié des vacances scolaires. Mais depuis la mise en place du confinement, les choses ont changé radicalement. Plus aucune visite. Les enfants ne sortent plus , les seuls échanges ont lieu par téléphone ou par internet. Les responsables du lieu où vivent les enfants étaient favorables à ce qu'ils passent les vacances avec leur mère. Mais le juge n'a pas autorisé le déplacement. Une décision prise comme une injustice par Angéla.
Je m'inquiète pour eux. Je les ai au téléphone, ils pleurent. J'ai déposé un recours à l'aide sociale à l'enfance. Ils ne m'ont pas répondu.
-Angéla
L'aide sociale à l'enfance dépend du département, et la vice-présidente du conseil départemental en charge de la petite enfance, de la famille et de l'action sociale explique que les mesures de prévention liées au Covid-19 étaient claires.
Le confinement lié au Covid-19 fait qu'on ne peut pas déplacer les enfants sur un temps donné et qu'ensuite ils reviennent. Vous pensez bien que ce serait extrêmement dangereux. La distanciation sociale pour les enfants, ce n'est pas facile, notamment pour les tout-petits.
- Rose-Marie Bertaud, vice-présidente du CD en charge de la petite enfance, de la famille et de l'action sociale.
Mille enfants du département de la Vienne sont placés dans des établissements, des lieux de vie ou chez des assistants familiaux. Et pour la quasi totalité, le juge a refusé les déplacements. Rien qui ne puisse consoler Angéla. Les dernières vacances partagées avec ses enfants, c'étaient celles de Noël. Et elle ne les a pas vus depuis le 11 mars. Au bout d'un mois, elle s'impatiente.
Moi, je veux aller chercher mes enfants et vite, parce que je perds patience.
- Angéla
La loi stipule que les décisions des juges sont toujours prises dans l'intérêt de l'enfant.
* Le prénom a été changé.