Un dépistage massif a été effectué à la faculté de médecine de Poitiers où 21 cas de covid-19 ont été confirmés la semaine dernière. 212 étudiants-e-s de quatrième année ont été dépistés-e-s, notamment avant d'aller en stage au CHU.
Pour le Pr Marc Paccalin, doyen de la faculté de Médecine et chef du service de gériatrie au CHU de Poitiers, "il est hors de question de stigmatiser les étudiants." Il estime que les jeunes ne sont pas les seuls à avoir des conduites à risques et qu'il faut bien continuer à vivre mais en étant disciplinés et en appliquant les gestes barrière.
"On peut sortir ce soir à Poitiers ou ailleurs et on verra qu'il y autant d'adultes que de jeunes qui profitent de la vie. La seule chose c'est qu'il faut penser à ses proches.
Le Pr Marc Paccalin affirme qu'il faut continuer à vivre malgré le virus et appelle tous les citoyens à se discipliner pour ne pas mettre les seniors et les plus fragiles d'entre nous en danger.
"Il faut apprendre à vivre avec le virus, il est hors de question d'arrêter la convivialité, il faut continuer à vivre mais en étant disciplinés, il faut penser aux seniors et aux plus fragiles. C'est nous, la population, qui avons les clés, on sait très bien quand on prend des risques et bien à nous de ne pas les prendre. Il faut être sage."
A l'université de Poitiers, la faculté de médecine a été la première à être confrontée à l'apparition de cas de Covid-19, c'est aussi celle qui a ouvert le plus tôt, avec une reprise des enseignements dès le 1er septembre.
Des tests avant d'aller en stage à l'hôpital
Quelques jours après la rentrée, un cluster a été confirmé parmi la promotion des 4ème année."Plusieurs étudiants ont contracté l'infection lors d'une évènement festif au cours du mois d'août, avant la rentrée universitaire". précise le Pr Marc Paccalin. Ils ont été dépistés positifs et isolés et la continuité pédagogique a été assurée grâce au numérique. Mais cette semaine, les étudiants de 4ème année devaient commencer un stage à l'hôpital, c'est pourquoi ce dépistage gratuit et massif a été organisé.
"Il fallait être certain de ne prendre aucun risque pour les personnes hospitalisées et le personnel soignant".
Ce dépistage a eu lieu hier mercredi et les résultats devraient être connus vendredi. Les étudiants pourront alors commencer leur stage au CHU avec quelques jours de retard. Une mesure de prévention nécessaire et diversement appréciée par les étudiants-es.
"C'est une bonne chose d'autant que moi, je dois aller en stage dans le service de gériatrie donc il faut prendre le moins de risque possible pour les personnes âgées hospitalisées.
"Normalement si on est négatif, on va en stage vendredi. On devait commencer mardi mais c'est repoussé à cause du test. En plus, on a loupé des stages à cause du confinement.
Une sorte d'électrochoc
Pour l'université de Poitiers, il s'agit avant tout de prendre un maximum de précautions pour éviter la propagation du virus et mettre en danger les patients que les étudiants seront amenés à côtoyer."L'objectif c'est de nous assurer que nous avons réussi à limiter et enrayer cette transmission du virus. Nous avons également autour des cas confirmés mis en œuvre les mesures d'isolement et nous avons cherché l'ensemble des contacts à risque et ces contacts ont été isolés."
Les responsables de l'université et de la faculté de médecine espèrent, quant à eux, que ce dépistage massif et l'application des mesures d'isolement jouent le rôle "d'électrochoc" auprès des étudiants, appelés à mieux respecter les consignes sanitaires.