Jean-Pierre Raffarin doit officiellement démissionner de son poste de sénateur de la Vienne aujiurd'hui alors que son mandat ne devait s'achever qu'en 2020. Pour sa dernière journée hier au Sénat, il a participé à l'élection du président. Gérard Larcher a été réélu pour la troisième fois.
Le Sénat va "attendre que la situation décante un peu" et Emmanuel Macron y est "sous observation", a jugé l'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin (LR), confiant aussi "un peu de nostalgie" malgré son désir de "laisser la place" pour son dernier jour au Palais du Luxembourg.
"Le Sénat va prendre son temps: aujourd'hui M. Macron est sous observation, ici M. Wauquiez sera bientôt sous observation, tous ces jeunes talents vont évoluer, mais dans quelle direction? (...) Nous sommes dans une période un peu d'effervescence, il faut attendre que la situation décante un peu et que le paysage soit stabilisé pour pouvoir définir l'action politique", a déclaré Jean-Pierre Raffarin.
Interrogé sur la création d'un groupe des "Indépendants de droite et du centre", annoncée par Claude Malhuret (Allier) cet ex-juppéiste a jugé que "le Premier ministre a besoin d'un peu de soutien aussi de ceux qui, comme lui, se disent de droite et du centre droit".
"Moi, je suis resté aux Républicains, on va suivre les choses. On va voir comment la politique gouvernementale évolue: on a un budget et des ordonnances, deux textes très importants, la loi sur la sécurité...", a ajouté M. Raffarin.
Quid de la révision constitutionnelle voulue par l'exécutif? "La réforme constitutionnelle, on verra, mais cela ne paraît pas aujourd'hui le plus important, le plus important sont les questions d'emploi, ainsi que de déficits, et de sécurité", a-t-il répondu.
"Il vaut mieux le faire à 69 ans qu'à 72 ans"
Interrogé sur le troisième mandat de président du Sénat que Gérard Larcher (LR) doit entamer lundi, Jean-Pierre Raffarin a noté que "maintenant, il va avoir le privilège d'être l'homme le plus expérimenté, donc cela lui donnera la sagesse nécessaire aux périodes difficiles. Je suis optimiste sur son rôle", a glissé dans un sourire cet ancien vice-président du Sénat.A titre personnel, pour son ultime jour au Sénat, M. Raffarin a confié vivre "un changement, après 40 ans de vie élective. Il y a forcément un peu de nostalgie, mais c'est raisonné et raisonnable".
"Quitter la politique, il vaut mieux le faire à 69 ans qu'à 72 ans, j'avais encore trois ans de mandat. Dans mon département il y a des jeunes, au niveau national, une nouvelle génération a pris des responsabilités, donc 40 ans c'est bon. Je ne me plains pas et je laisse la place", a-t-il conclu.
Election sénatoriale le17 décembre dans la Vienne
L'élection sénatoriale partielle dans la Vienne doit se tenir le 17 décembre prochain. Dans le camp de la droite, après le retrait de Bruno Belin, président du conseil départemental, Yves Bouloux, le maire centriste de Montmorillon, pourrait officialiser prochainement sa candidature pour prendre la succession de Jean-Pierre Raffarin et se présenter en décembre prochain devant les grands électeurs. Pour l'instant, les noms des candidats pour les autres camps n'ont pas encore été dévoilés.
Le second sénateur de la Vienne, Alain Fouché, a quitté hier le groupe des Républicains de la Haute Assemblée pour rejoindre le nouveau groupe Indépendants de droite et du centre. Il entend bien pour sa part aller jusqu'au bout de son mandat en 2020.