A l'occasion de la journée mondiale du don du sang, jeudi 14 juin, l'Etablissement français du sang à Poitiers nous a ouvert ses portes. Nous avons pu suivre le parcours d'une poche de sang, du don à la transfusion.
Dans la salle de dons de l'Etablissement français du sang (EFS) sur le site du CHU de Poitiers, quelques personnes ont rendez-vous, ce mercredi-là. Toutes sont des habituées des lieux.
"Avez-vous bien déjeuné, ce matin ?, s'inquiète une infirmière, à l'accueil d'une donneuse. Avez-vous bien dormi ?"
L'ambiance dans la salle de dons se révèle particulièrement calme et sereine. Si beaucoup viennent réaliser un don de sang complet, d'autres font des dons plus spécifiques.
Le cheveu poivre et sel, Pascal Canaud est allongé depuis un moment déjà et est plongé dans des documents de travail. Il compte parmi les donneurs de sang réguliers. Il est venu réaliser un don de plaquettes.On sait que les plaquettes ne se conservent que cinq jours, il faut en donner régulièrement (un donneur)
"On sait que les plaquettes ne (se conservent) que cinq jours, il faut en donner régulièrement", explique-t-il.
Un automate prélève son sang, puis sépare les plaquettes et restitue ensuite le reste du sang prélevé.
Un peu plus loin, un autre donneur réalise, lui, une plasmaphérèse, un don de plasma. Le prélèvement se fait sur le même principe. Le don sera utilisé pour les patients atteints d'hémorragie, ceux qui subissent une opération de neurochirurgie, de chirurgie cardiaque ou obstétrique.
Un don de plasma peut aussi servir à la fabrication de médicaments utilisés pour les patients atteints de maladies chroniques telles que l'hémophilie. Les facteurs de coagulation présents dans le plasma permettent de soigner les maladies hémorragiques. Mais d'autres protéines, comme l'albumine (pour soigner les grands brûlés) ou les immunoglobulines (pour soigner un déficit immunitaire), sont également très recherchées par les médecins.
Service de préparation
Une fois le don réalisé, les équipes de techniciens de laboratoire de l'EFS disposent de 24 heures, top chrono, pour préparer les produits sanguins."Toutes les poches qui arrivent ici sont de la matière première, explique Françoise Le Yondre, responsable adjointe du service de préparation de l'EFS de Poitiers. Elles sont transformées pour la fabrication d'un concentré de globules rouges, ou d'un plasma, ou d'une couche leucoplaquétaire qui nous permet de faire des mélanges de plaquettes issus de 4, 5 ou 6 donneurs."
A travers ces dons, "on va apporter au malade uniquement ce dont il a besoin et en bonne quantité, explique Marie-Agnès Rigagneau, médecin à l'EFS, responsable du prélèvement. On veut se placer au plus près des besoins des patients."
Au cours de la préparation, un échantillon de chaque don est prélevé pour être analysé. Ils sont envoyés dans un laboratoire à Angers en charge de qualifier biologiquement les poches de produits sanguins (virologie, sérologie).
A l'issue de chaque période de tests, les dons sont validés ou, parfois, invalidés.
Dans la salle, des dizaines de poches différentes, rouge sang, claire ou jaune pâle, sont répertoriées, avant d'être utilisées auprès des malades.
Laboratoire de distribution
Une fois validés, les dons préparés sont acheminés vers le laboratoire de distribution.Dans cette salle, d'autres équipes reçoivent les demandes en produits sanguins des établissements de santé de la Vienne (Poitiers, Châtellerault, Loudun, Montmorillon...).
D'autres examens sont réalisés pour contrôler la compatibilité du don avec le futur receveur.
En cas d'urgence vitale, la laboratoire doit être capable de réagir en quelques minutes pour répondre aux besoins.
Les demandes internes au CHU de Poitiers sont expédiées par un réseau de tuyaux sous air comprimé ou par le biais d'un comptoir où les services et les livreurs viennent réceptionner les produits préparés.
Chaque jour, l'EFS de la Vienne distribue 80 poches de produits sanguins.
Reportage à l'EFS de Clément Massé, Laurent Pelletier et Marion Reiler