EN IMAGES. Il y a 80 ans, Poitiers était libre. Revivez la libération de la ville, entre joie et vengeance

Poitiers est une ville libre. Depuis maintenant 80 ans. Le 5 septembre 1944, l’ancienne capitale du Poitou-Charentes est libérée du joug nazi. Si l’euphorie, la joie et le soulagement ont immédiatement gagné les rues, certaines femmes françaises sont humiliées par vengeance. Histoire d’une journée en demi-teinte.

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Tout commence le 3 septembre 1944, quand les dernières voitures de la garnison de soldats allemands fuient Poitiers. La ville est cernée par les maquis, la libération n’est plus qu’une question d’heures.

images d'archives fond Gérard Simmat © images d'archives fond Gérard Simmat
Fuite des allemands le 3 septembre 1944 - Poitiers © images d'archives fond Gérard Simmat
Fuite des allemands le 3 septembre 1944 - Poitiers. © images d'archives : fond Gérard Simmat

Le lendemain, des jeunes envahissent les rues de Poitiers. C’est bien la délivrance qui est célébrée. Les archives des parties collaborationnistes et les livres de la bibliothèque allemande sont brulées, les feux de joie se multiplient dans la ville.

Libération de Poitiers - Place d'Armes © images d'archives : fond Gérard Simmat

Timidement, des drapeaux apparaissent aux fenêtres

images d'archives fond Gérard Simmat © images d'archives fond Gérard Simmat

La fuite des bourreaux

Craignant d’être pris en tenaille après les débarquement en Normandie et en Provence, les Allemands basés dans le sud-ouest de la France filent en direction de Bourges pour retourner chez eux.

Fuite des allemands le 3 septembre 1944 - Poitiers. © images d'archives : fond Gérard Simmat

Toutefois, harcelée par les maquis, la Wehrmacht décide de saboter le pont ferroviaire près de la porte de Paris.

Sabotage du pont ferroviaire près de la porte de Paris. © images d'archives fond Gérard Simmat
Sabotage du pont ferroviaire, porte de Paris. © images d'archives : fond Gérard Simmat

Une fois les Allemands en fuite, sonnent alors les cloches de la libération. La liesse s'empare des rues de Poitiers, mais c’est aussi l’heure de la vengeance.

Les femmes françaises tondues pour collaboration

C’est ce qu’on appelle le carnaval moche. À Poitiers, comme dans beaucoup d’autres villes, c’est le moment des cérémonies publiques de vengeance. Des femmes françaises sont tondues, car elles sont accusées, à tort ou à raison, d’avoir collaboré avec l’occupant allemand.

Collaboration « horizontale » (celles qui, par amour, pour chercher à survivre ou, grâce à leur métier, ont eu des relations intimes avec les nazis), ou collaboration « classique » (délation, espionnage, participations à diverses opérations) ; le châtiment est le même : tonte et humiliation.

À Poitiers, les femmes tondues sont promenées dans les rues, pieds nus, chaussures avec lacets au cou, puis leurs fesses sont trempées dans la fontaine de Blossac.

On estime que 20 000 à 40 000 femmes françaises subissent ces punitions à l’époque, comme ici, à Bordeaux.

Collaborateurs levant les mains en l'air et femmes tondues le 28 août 1944, jour de la Libération à Bordeaux, rue Bouffard à l'Hôtel Lalande (qui abritait la permanence de la police). © SO_DOCUMENTATION / MAXPPP

Libérée sans un seul coup de feu, mais défigurée par les bombardements, Poitiers peut enfin se reconstruire après plus de quatre années de l’occupation allemande.

Le reportage de Jérôme Vilain et Romain Burot.

durée de la vidéo : 00h03mn10s
libe poitiers ©France télévisions

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