Nous vous en parlions hier, une dérogation de la préfecture de la Vienne autorise à dépasser la norme qualité pour l'atrazine-déséthyl, une molécule dérivée d'un herbicide interdit depuis 15 ans. Une nouvelle fois pointés du doigt, les agriculteurs du secteur ont décidé de réagir.
Neuf agriculteurs de Saint-Savin ont décidé d'unir leur forces et de créer un Groupement d'Intérêt Économique et Écologique (GIEE). Leur but : avoir un impact plus limité sur l'environnement.
Ce jour-là, ils se sont rendus sur les terres d'agriculteurs qui ont décidé de changer leurs pratiques. Dans le champ de tournesol de la propriété, la plantation n'est plus vraiment conventionnel : "On sème un peu partout pour perturber les corbeaux et les empêcher de picorer nos plantations en suivant des lignes", explique Mickaël Brunet, agriculteur à Chatain (86).Aujourd'hui, il faut plutôt être acteur que suiveur donc on prend notre destin en main et on essaye de travailler tous ensemble. On veut tous trouver des solutions, confie Jean-Luc Pousse, agriculteur à Saint-Savin (86)
Dans ce réseau de fermes, l'objectif est d'utiliser des leviers agro-économiques pour limiter l'utilisation de produits phytosanitaires. "On va faire des économies d'herbicides donc l'environnement s'en portera pas plus mal", souligne Mickaël Brunet.
Cette rencontre entre les professionnels a été initiée par le syndicat des Eaux de Vienne :
La démarche plus responsable entre entre agriculture bio et agriculture conventionnelle a permis de diminuer de 50 % la consommation de pesticides.Nous on les sensibilise principalement par rapport à la qualité de l'eau mais il y a aussi une pression de la société qui fait qu'ils savent qu'ils doivent évoluer. Au-delà de ça, il y a aussi les difficultés économiques que rencontrent les agriculteurs aujourd'hui, principalement en culture céréalière, précise Jimmy Journaud, animateur agricole Eaux de Vienne.
► Antoine Dupuis, professeur en pharmacie à l’Université de Poitiers était l'invité de notre JT midi du 30 mai 2018 :On arrive à un produit fini, c'est-à-dire un grain de blé, qui n'a pas de résidu de pesticides dedans comme un blé bio mais aujourd'hui, il n'y a pas de valorisation de ce blé-là, déplore Mickaël Brunet.