Enquête ouverte à Poitiers après une rixe en centre-ville entre militants d'extrême-droite et d'extrême gauche

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Depuis deux jours, une vidéo amateur circule sur les réseaux sociaux (voir notre reportage) diffusée par le collectif Poitiers anti-fasciste environs. ©France Télévisions

D'après une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, une violente altercation a éclaté ce mardi soir entre des militants d'extrême-droite et d'extrême-gauche. Le parquet de Poitiers a ouvert une enquête pour violences aggravées.

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Il est aux environs de 22 heures ce mardi 31 janvier sur la place Notre-Dame à Poitiers, lorsque des individus en frappent un autre sous le regard des passants, et de Pascal Morisset, le responsable d'un établissement, ouvert ce soir-là : "des gens cagoulés, qu'on a déjà vus, qui sont arrivés cagoulés en noir, ils étaient une dizaine, je n'ai pas vu combien ils étaient exactement, qui étaient en train de tabasser des gens au bout de la place. Donc, je suis arrivé, il y avait une personne au sol, parce que personne ne s'en occupait, qui s'était bien fait taper, puis, il y a eu un mouvement de masse dans mon dos aussi, qui les ont repoussés."

Depuis deux jours, une vidéo amateur circule sur les réseaux sociaux (voir notre reportage) diffusée par le collectif Poitiers anti-fasciste environs. Par peur des représailles selon lui, ce militant témoigne à visage caché : "on voit plusieurs personnes se faire mettre à terre et se faire tabasser, ils avaient une organisation quasiment militaire, on le voit sur les vidéos, ils étaient là 'mettez-vous en ligne, mettez-vous en rang, rassemblement' donc il y avait une vraie rigueur militaire dans ce qui était en train de se passer, pour aller agresser des gens affiliés à la gauche." D'après le collectif, l'un de leurs camarades a dû être hospitalisé suite à l'agression.

La préfecture de la Vienne indique que "suite à un appel téléphonique au 17, trois patrouilles de Police Nationale sont intervenues sur place. Toutefois, à leur arrivée, les protagonistes avaient quitté les lieux. Et à ce jour, aucune plainte n'a été déposée". De plus, la préfecture rappelle et invite toute personne victime de violence à déposer plainte au commissariat ou en ligne : https://www.pre-plainte-en-ligne.gouv.fr/

La bataille des idées et des images

Pour le collectif de gauche, diffuser cette vidéo est un moyen de témoigner d'une situation qu'ils essayent de faire connaître : "À chaque fois, quand on discute des violences de l'extrême-droite, beaucoup de gens nous disent 'oui, mais c'est marginal, oui, mais ça n'arrive qu'à certains endroits, c'est assez peu répandu... '" ajoute le militant. "En fait ça, ça montre que l'extrême-droite, ils peuvent attaquer à dix un bar, commettre des violences, envoyer des gens à l'hôpital, et sans ces vidéos, on ne peut pas le montrer."

Ce soir-là, à 10 minutes à pied de la place, se tenait une conférence d'un homme d'Église sur le thème de la modernité et de la tradition, à laquelle ont assisté des membres de l'Action française, un mouvement d'extrême-droite… Enzo Sandré, le responsable régional assume leur présence sur les lieux de l'agression, et renvoie la responsabilité à l'autre camp : "ce militant, en sortie de conférence, s'est retrouvé attendu par toute une bande de gens qui étaient cagoulés, qui l'ont d'abord invectivé puis ensuite agressé. Ce militant-là s'est défendu, bien sûr," assure-t-il, "dès qu'on est attaqué, on se défend, mais l'Action française n'agresse pas, ce n'est pas du tout ni notre doctrine, notre but en politique, on n'est pas un club de bagarre, on est vraiment un mouvement politique."

Des violences politiques en hausse ?

Selon Kentin Plinguet, élu communiste à la Ville de Poitiers, les tensions politiques se radicaliseraient à Poitiers : "c'est un cap supplémentaire dans la violence, on fait un pas de plus dans la violence avec cette agression de mardi, et on a cette fois-ci des camarades blessés, et c'est sans doute ce qu'il faut le plus condamner." L'élu local lui-même a dénoncé à la justice des menaces verbales il y a un an, la plainte est toujours à l'instruction…

Ce jeudi soir, le Parquet de Poitiers a ouvert une enquête pour violences aggravées.

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