Les 1er et 2 juillet, la douane de Poitiers a saisi lors de contrôles sur l'autoroute A10 de la drogue dans deux camions différents. L'un contenait 1 tonne de cannabis et d'herbe, et le second 827 kilos de résine de cannabis. Une prise exceptionnelle. Probablement le record de 2022 pour l'instant.
Premier weekend de juillet, au milieu du flot de véhicules des premiers vacanciers, les douaniers de Poitiers procèdent à ce qu’ils appellent un contrôle de routine. Deux équipes sont mobilisées, soit une quinzaine d'agents. Ils effectuent des contrôles dynamiques, dans le sens Sud Nord sur l'A10, et leur intuition les mène sur deux saisies exceptionnelles en moins de 24h: respectivement de 1 tonne de cannabis et de 827 kg de résine de cannabis. "La valeur totale de ces prises est estimée à plus de 9,8 millions d’euros sur le marché illicite de revente de stupéfiants." explique le ministère des finances dans un communiqué publié ce jeudi après-midi.
Pour ces deux affaires, les douaniers ont été aidés par une patrouille motorisée. Les contrôles de marchandises représentent 80% de l'activité de la douane Picto-Charentaise, notamment sur l'autoroute A10.
Des multiples prises, en détail
Toujours selon les services de Bercy dont dépendent les douanes, tout commence le vendredi 1er juillet : "les agents de la brigade de Poitiers en contrôle sur l’A10 interceptent 877 kg de résine de cannabis et 128 kg d’herbe de cannabis pour une valeur totale de près de 5,7 millions d’euros cachés dans les portes-palettes avant gauche et avant droit, ainsi que dans la cabine" d’un camion faisant le trajet de l’Espagne vers la France." La marchandise était empaquetée dans de la toile de jute, ce que les douanes appellent "des valises marocaines", mais aussi dans des sacs de sport et des sacs TATI.
Le lendemain, les motards de la brigade de Poitiers en contrôle sur l’A10 sélectionne un véhicule utilitaire. Le chauffeur déclare réaliser un trajet Pau-Paris. A l’ouverture de la porte arrière de l'utilitaire, les agents découvrent "23 valises marocaines contenant 827 kg de résine de cannabis pour une valeur totale de plus de 4,1 millions d’euros".
La poursuite de l’inspection du véhicule permet la découverte, "d’un caillou de 7 g d’héroïne au pied du siège passager (et) 3 g de cocaïne" sur le conducteur.
Ces prises font suite à une autre saisie de stupéfiants, le 30 juin dernier, liée à "un trafic local sur la RD 347". Lors de la fouille du conducteur, qui déclare se rendre à Poitiers depuis Saint-Jean de Sauve, les fonctionnaires découvrent "trois ovules de cocaïne dans une des poches de son pantalon", sans oublier, derrière le siège passager, "un sac de toile en jute contenant 10 pains de résine de cannabis".
Dans la plupart des situations, un fret plus ou moins légal va servir de masquage, là, il n'y avait que la drogue dans la remorque.
Christophe Mormina, Chef divisionnaire des douanes de Limoges
Le chef des douanes vante le savoir-faire de ses équipes : "Ils savent quel type de véhicule ils doivent sélectionner, des semi-remorques, des utilitaires, puis sur la base de l'échange avec le conducteur, ils vont décider de l'opportunité d'un contrôle plus approfondi du chargement."
Dans un communiqué, Gabriel Attal, Ministre délégué auprès du ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, chargé des Comptes publics, félicite les douaniers de Poitiers "pour ces saisies exceptionnelles qui témoignent de l’engagement quotidien des douaniers dans la lutte contre les trafics de stupéfiants quels que soient leur échelle et de leur expertise pour protéger notre territoire et nos concitoyens".
10 ans de prison encourus
Première différence notable par rapport aux procédures habituelles où le chauffeur est simplement poursuivi pour détention de stupéfiants : l'une des mises en examen retenue cette fois par le parquet de Rennes est l'association de malfaiteurs. A ce titre, cet homme de 54 ans de nationalité espagnole encourt dix ans de prison, il est actuellement en détention provisoire.
Les juridictions interrégionales spécialisées, notamment dans le crime organisé (dont les stupéfiants), suivent chacune l'une de ces saisies. Section de recherche et brigade de recherche de la gendarmerie de la Vienne poursuivent donc leurs investigations sous l'autorité des parquets de Rennes et de Bordeaux pour tenter de démanteler le ou les réseaux à l'origine de ces deux transports. Les convoyeurs ont été placés en garde à vue.