Pour lutter contre le réchauffement climatique, en 2021, la France a promulgué la loi Climat et Résilience. Elle prévoit, entre autres, le recensement des terres en friches pour atteindre en 2050 la neutralité foncière. Explications.
D’ici à 2050, les communes ne pourront plus artificialiser de nouveaux espaces sans en redonner autant à la nature.
Stopper l'artificialisation
Si une commune veut bétonner quelque part, il faudra prévoir de supprimer autant de béton ou du bitume ailleurs.
L’idée de la loi est de lutter contre le réchauffement climatique et donc, de devenir résilient, ne plus artificialiser de nouveaux sols. Car chaque territoire va devoir être en capacité de capter le carbone qu’il génère.
En attendant cet objectif de neutralité, les communes doivent commencer par réduire de moitié leur consommation d’espaces artificialisés d’ici à 10 ans par rapport à la décennie 2011-2021.
Un impact à venir sur les constructions
Pour y parvenir, villes et villages peuvent opter pour des formes urbaines plus compactes, mieux coordonner entre elles les projets de développement urbain, remobiliser des bâtiments et des logements vacants… et puis aussi, réutiliser des friches industrielles.
Comme les réserves foncières s'amenuisent, il est judicieux de réutiliser ce qui n’est plus exploité.
Le territoire du Seuil du Poitou, par exemple, a identifié 143 friches. Le Seuil du Poitou englobe Grand Poitiers, Grand Châtellerault, les communautés de communes du Haut-Poitou et de la Vallée du Clain.
CARTE - Inventaire précis des terrains à réhabiliter ou à renaturer
Sur ces 143 friches, 81 ont déjà fait l’objet d’un diagnostic. Ce sont les points de couleur sur la carte, entre Poitiers et Châtellerault.
Ces friches pourront être réutilisées, soit par des entités privées, soit par des collectivités publiques, selon ce que prévoient les plans locaux d’urbanisme.
Le coût de la dépollution ?
Dans le choix des friches, l'un des critères qui pèse le plus lourd dans la balance est le coût de la dépollution, théoriquement à la charge du dernier exploitant connu (principe du pollueur = payeur).
Pour valider des choix les plus vertueux possibles, l'Ademe propose un accompagnement financier et de conseils. Parmi ces outils, figure un guide intitulé "bénéfriches" qui liste un certain nombre d'exemples. Certains sites se prêteront ainsi plutôt à une nouvelle activité industrielle, d'autres à la création d'un espace vert.
Inverser la tendance
Ces 81 sites représentent 57 hectares. Cela correspond à la moitié de ce que le territoire du Seuil du Poitou artificialise chaque année, l'équivalent de plus de 80 terrains de football. C’est donc un début pour atteindre l’objectif de zéro artificialisation net des sols d’ici à 2050.
De plus, la loi Climat et Résilience, promulguée en 2021, et le Zéro artificialisation nette prévoient l’atteinte de la neutralité foncière à l’horizon 2050.
Dans ce contexte, les communes vont probablement regarder à deux fois les projets de lotissements ou de maisons individuelles, et inciter, encore plus qu'aujourd'hui, les entreprises à reprendre les sites existants.