Huit ans après la mort de sa fille au CHU de Poitiers provoquée par un «aléa thérapeutique», la maman indemnisée se voit réclamer de l'argent.
Cette lettre, Christelle Miez l'a reçue comme un crève-cœur. 19 000 euros de « trop-perçu » à rembourser sur les 113 000 reçus au décès de sa fille.
"Caroline est morte à 14 ans en 2010 sur son lit d'hôpital à Poitiers. On a dit que c'était dû à un aléa thérapeutique"
Des souffrances "surestimées" ?
Mais 7 ans plus tard, en juillet 2017, la cour d'appel de Bordeaux revoit à la baisse l'indemnisation. Les souffrances de Caroline auraient été "surestimées". Sur les 6000 euros d'indemnisation de base, 3000 sont à rembourser. Les beaux-parents non plus n'auraient pas dû toucher 8000 euros chacun. 16 000 euros sont réclamés.Un total de 19 000 euros. Une somme que ne pourra pas rembourser cette mère de famille. « Je suis lassée, épuisée par ces combats judiciaires. Je vis très modestement »
Regardez le reportage d'Alexandra Lay, Francis Tabuteau et Patrick Mauduit.
Intervenants : Christelle Miez, mère de la victime; François Gaborit, Avocat au barreau de Poitiers.
Ecoutez l'interview de Christelle Miez, la maman de Caroline.
Pour son avocat, Maitre François Gaborit, l'attitude de l'Office National d'Indemnisation des Accidents Médicaux (ONIAM) peut être expliquée par un rapport de la cour des comptes de février 2017, pointant du doigt la mauvaise gestion des indemnisations. « L'ONIAM a vraiment été épinglée de façon assez rare. Le directeur a été limogé. Aujourd'hui, il y a une nouvelle politique, on ne va pas laisser passer 19 000 euros parce que nos comptes sont dans le rouge... Sauf que derrière les chiffres, il y a de l'humain quoi. Et puis c'est la solidarité nationale ».
Nous avons tenté de contacter l'ONIAM. Sans succès. Christelle Miez et son avocat vont se pourvoir en cassation.