Harcèlement scolaire : une fois le questionnaire rempli, quelles pistes pour mettre fin à la souffrance à l'école ?

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Pour lutter contre le harcèlement scolaire, les élèves du CE2 à la Terminale ont rempli des questionnaires, anonymes et sur la base du volontariat, pour permettre aux équipes enseignantes d'évaluer les risques dans leurs établissements. ©France télévisions

Pendant une semaine, les élèves, du CE2 à la Terminale, ont été invités à remplir une grille d'autoévaluation, anonyme et sur la base du volontariat, afin de dresser un état des lieux du harcèlement scolaire dans les écoles, collèges et lycées.

Dans l'académie de Poitiers, 219 signalements pour harcèlement ont été recensés au cours de l'année scolaire écoulée. Comme dans toutes les écoles, collèges et lycées de France, les élèves du CE2 au CM2 de l'école primaire La Rose des Vents, à Avanton (86), ont rempli leur questionnaire contre le harcèlement scolaire.
Libérer la parole est souvent le début d'un long processus de reconstruction pour les victimes. Dans la cour de récréation, l'une d'entre elles s'est confiée : "On m'a exclue de toute ma classe, on m'a frappée aussi, et ça, je n'ai pas aimé", raconte-t-elle. "Surtout, si vous vous faites harceler, parlez-en, je sais que c'est difficile, je l'ai vécu, mais franchement ça m'a beaucoup aidée."

Dans l'établissement, les 124 enfants de CE2, CM1 et CM2 se sont tous portés volontaires pour remplir la grille d'autoévaluation anonyme. Avec des questions comme "As-tu peur d'aller à l'école à cause d'un(e) ou plusieurs élèves ?", "Est-ce qu'on t'a donné un surnom méchant ?" ou encore "As-tu au moins un(e) ami(e) dans l'école ?", l'objectif est de dresser un état des lieux précis de la situation dans l'école. L'équipe enseignante en attend beaucoup : "On a vraiment envie d'éplucher les questions, les réponses de nos élèves, de voir le climat qu'il règne dans notre école", explique la directrice Audrey Souillé. "Notre vision à nous d'adultes, et la vision de ce qu'eux rencontrent au quotidien en tant qu'enfants sont peut-être différentes."

Pour l'académie, ces questionnaires doivent permettre de récolter de précieuses données, afin d'adapter la gestion des problèmes : "L'objectif est d'évidemment de pouvoir détecter des situations de harcèlement qui n'auraient pas été vues ou peut-être sous-estimées, et de pouvoir une approche collective sur ces situations de harcèlement", précise Bénédicte Robert, rectrice de l'académie de Poitiers.

Prévention et mise en situation

À Neuville-de-Poitou, dans le collège Jean-Rostand, la prévention est un engagement quotidien. Des ateliers de sensibilisation sont organisés, afin de permettre aux professeurs de découvrir leurs élèves différemment. "Ces temps d'échange sont importants parce qu'on développe une relation de confiance avec eux", souligne Natalie Debiais, professeure d'Histoire-Géographie. "Ça peut quelquefois débloquer une situation, qu'un élève vienne vers nous et qu'on mette en place ce qu'il faut pour l'accompagner."

La lutte contre le harcèlement peut aussi déborder du cadre de l'Éducation nationale. Initié par la Maison des adolescents, le Pictabus parcourt les établissements scolaires du département. Pierre Pénichon, éducateur spécialisé, dresse un constat clair : ce phénomène ne s'arrête pas aux grilles de l'école. "La pratique du numérique intense vient mettre un filtre entre les gens", déplore-t-il. "On est derrière un écran et on se rend compte que ça abîme la capacité à se mettre à la place de l'autre. Nous, on a plein de jeux qu'on utilise dans le but d'identifier ce que ressent l'autre, non pas de se mettre complètement à sa place, mais de pouvoir refaire un peu de fraternité, on est tous des humains."

En France, un élève sur cinq affirme avoir été victime de violences répétées.

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