La communauté de communes du Mellois-en-Poitou travaille avec la plateforme Paris je te quitte pour attirer ceux qui veulent quitter la capitale pour la campagne. Portrait d’une famille installée depuis 14 ans dans le village de Rom, dans les Deux-Sèvres.
Audrey Haverstroh, habitante de Rom, dans les Deux-Sèvres, a pris la décision de partir de la capitale il y a 14 ans : « Mon mari est du Limousin. Il ne supportait plus Paris. »
Un nouveau cadre de vie
L’agrandissement de la famille nécessite aussi des murs plus grands que les appartements parisiens. Sa fille, Cassandre, est née ici, et ne regrette pas la décision de ses parents : « A Paris, les appartements sont petits, très petits », observe-t-elle. La grande maison, le jardin et le calme séduisent Audrey : « j’avais l’impression d’être en vacances. Je n’arrivais pas à me dire, c’est ma maison ». Ce nouveau cadre de vie met aussi fin à certaines envies, qu’elle regrette parfois, comme « commander un kebab à tout moment ».
Mon mari est du Limousin. Il ne supportait plus Paris.
Audrey Haverstroh, habitante de Rom, dans les Deux-Sèvres
Les débuts ont tout de même nécessité une adaptation : « j’ai eu un peu de mal avec les clichés sur les Parisiens : qu’on ne sait pas faire la différence entre un mouton et une vache, qu’on pense que j’étais hautaine ». Mais après 14 ans passés dans la région, le bilan est positif. Désormais, la mère de deux enfants explique n’avoir « plus besoin de la ville du tout ».
Parmi les avantages qu’elle trouve à la campagne, les « 20 minutes de TER par rapport au transport parisien bondé », les « classes de 20 enfants par rapport à celles de 40 ». Un choix que son fils Maxence partage : « Paris, on est un peu perdus, c’est gigantesque. Je n’aimerais pas trop y vivre. »
Des entreprises locales qui recrutent
« On fait des produits avec un vrai savoir-faire, c’est ce qui nous a fait craquer pour cette entreprise», confie Claudie Vardelle, dirigeante associée de l'entreprise Baillon, arrivée dans les Deux-Sèvres il y a deux ans. L’entreprise basée à Brioux-sur-Boutonne fabrique des tourteaux fromagers.
« Il faut savoir qu’on est dans des territoires de petites et moyennes entreprises (PME), on peut avoir de l’ambition, les gens sont solidaires. »
Claudie Vardelle, dirigeante associée de l’entreprise de fabrication de tourteaux fromagers, Baillon
Des postes sont régulièrement à pourvoir. « Il nous manque régulièrement 10 à 15 % de l’équipe », observe la dirigeante associée. Claudie Vardelle est passionnée par son métier, la « création d’un fromage blanc local ». Ici, elle apprécie « la vie douce et calme, le fait qu’il n’y ait pas de pollution ». " Pour avoir vécu deux ans à Paris, franchement je n’y retournerais pas."
Une vraie réflexion sur l’attractivité des territoires
Fabrice Michelet, président de la communauté de communes du Mellois-en-Poitou travaille avec la plateforme Paris je te quitte. Pour lui, la plateforme est un outil intéressant, adapté notamment à de nouvelles attentes nées avec la crise sanitaire.
« On sent qu’il y a des demandes d’information, y compris des jeunes retraités, des couples venus pour travailler ou véritablement changer d’air. »
Fabrice Michelet, président de la communauté de communes du Mellois-en-Poitou
Mais c’est toute une réflexion sur le territoire qu’entreprend la communauté de communes, notamment autour de l’accès à l’emploi et à la revitalisation des entreprises : « On a 5, 5 % de chômeurs. Il y a du travail ici, que ce soit pour des Bac + 4, des opérateurs, des ouvriers, pour n’importe quel niveau. » Pour qu’un foyer s’implante véritablement sur un territoire: « un des enjeux est de pouvoir trouver un emploi au deuxième membre du couple ».