Ils étaient moins d'une dizaine jusque là... Aujourd'hui près d'une vingtaine de chauffeurs privés débarquent à Poitiers. La célèbre plateforme de transport met les bouchées doubles pour séduire les clients, au grand dam des taxis. Ces derniers dénoncent une concurrence déloyale.
Á première vue, les lumineux sur les toits différencient bien les taxis des Voitures de Transport avec Chauffeur, les fameux VTC…. Mais pas seulement. Il y a aussi la fiscalité, la licence, la formation, les tarifs… et c’est là que ça coince.
Deux modèles différents
Les schémas économiques des uns et des autres se confondent, sans s’entendre. Les taxis rappellent qu'ils pratiquent des tarifs conventionnés, sans surprise pour le client.
Les VTC, eux, ont une liberté totale ! Donc, on connaît la démarche : ils vont casser les prix pour s’implanter sur un marché, constituer un fichier clients et après, ils seront libres de pratiquer les prix qu’ils veulent.
Stephane PubertChauffeur de taxi à Poitiers
Uber se défend en affirmant répondre à une demande locale. En 2023, plus de 100 000 personnes se seraient connectés sur l’application à la recherche de chauffeurs… La plateforme californienne a donc décidé de doubler ses VTC dans le Poitou, soit une vingtaine aujourd’hui.
Deux clientèles différentes ?
Pour utiliser un VTC, il faut avoir chargé l'application sur son téléphone et être inscrit. Les Poitevins rencontrés aux abords de la gare nous disent spontanément préférer faire confiance aux taxis, qui sont plus faciles à trouver.
La majorité des personnes qui ouvrent l’application, 60%, ce sont des Français d'autres villes, de passage à Poitiers. Après, on a des Poitevins, 12%, mais on espère faire grandir cette base locale. Le reste, ce sont des touristes internationaux.
Camille VuResponsable développement d'Uber en France
En décembre dernier, près de 2 500 taxis français et associations attaquaient Uber pour concurrence déloyale… Ils ont été déboutés.
Reportage de Lucie Cecconi et Jérémy Le Clanche