"L’esprit derby, c’est viens comme tu es" : à Poitiers, le club de roller derby fête ses dix ans

Ce week-end, le Poitiers Roller Derby club célèbre son dixième anniversaire. Venus de tous horizons, ses membres se retrouvent plusieurs fois par semaine pour pratiquer un sport mêlant combat, vitesse et glisse. La discipline, ouverte à tous, véhicule aussi des messages d'inclusivité.

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Patins, genouillères, coudières, protège-mains et casque. Le compte est bon ? “Et le protège-dents aux couleurs de l’équipe, rouge et blanc !”, sourit Star Nana, de son vrai nom Anaïs. Fin prête pour l’entraînement, elle s’élance sur la piste. Plusieurs fois par semaine, cette mère de famille se rend au gymnase de Ligugé (Vienne) pour y disputer des matchs de roller derby. “Un sport de contact, de challenge et avec un vrai esprit d’équipe !” Importé des États-Unis il y a une dizaine d’années, le roller derby compte plus de 4 000 licenciés en France, dont 80% de femmes. À Poitiers, l’équipe mixte des Grand’s Goules rassemble une vingtaine de membres, venus de tous horizons.

Cardio, échauffement articulaire et exercices d'agilité

“Lundi, c’est cardio sans les patins. Les mercredis et vendredis, échauffement articulaire, exercices d’agilité et on jamme !”, résume Nova. Legging imprimé voie lactée et chaussures à roulettes multicolores, Nova enchaîne les figures et les exercices, sous l’œil bienveillant de Lisa, présidente du Poitiers Roller Derby.

“Sur le terrain, chaque équipe est composée de cinq membres : une jammeuse, avec une étoile sur le casque, et quatre bloqueuses. Le but, pour les jammeuses, est de doubler un maximum de fois les bloqueuses adverses, détaille la responsable de l’association. Chaque dépassement rapporte un point à l’équipe.” Un match est composé de deux mi-temps de trente minutes, pendant lesquelles les joueurs enchaînent les jams, des affrontements de deux minutes.

“Le derby, c'est un truc de famille chez moi, raconte Lisa. Mon père, mon mari, ma sœur et ma meilleure amie y jouent.” Popularisé par le film Bliss (2009), et la série Derby girl (2020), le roller derby véhicule des messages d’inclusivité. “Quand j’ai commencé, je ne savais pas tenir sur des patins. Il m’a fallu six mois pour me lever du banc sans tomber, se souvient la présidente du club en souriant. L’esprit derby, c'est viens comme tu es, peu importe ce que tu as fait avant. On se donne des coups pendant une heure et à la fin, on se fait des câlins !”

Pas de prérequis sportif, pas d’esprit de compétition toxique

Pas de prérequis sportif, pas d’esprit de compétition toxique. Une formule magique qui en a convaincu plus d'un. Inscrite au Poitiers Roller Derby depuis un an, Lou, étudiante, a très vite progressé. “C'est très satisfaisant de voir qu'on s'améliore. Je décharge beaucoup de choses dans le derby, ça me fait un bien fou.” Même son de cloche pour Nicolas, cadre de la fonction publique. “Avant je faisais du hockey, maintenant je suis accro au derby. Je viens trois fois par semaine.” “Des paillettes et des combats, ça m’a plu !”, abonde Lydie, doctorante et membre des Grand’s goules depuis trois ans.

Car le roller derby, c’est tout un style, tout un langage. Chaque joueur a un pseudo, le plus souvent inspiré par un jeu de mots, son type de jeu ou des références à la pop culture. LisattaK, Rushing Roulette, 911, Lydistroy, Abso Luluth, Sillybam…

De l’autre côté du gymnase, Angeline, aka Art Kange, enseigne l’art du patin aux fresh meat. Comprendre : la viande fraîche, les nouvelles recrues. “Savoir slalomer pour maîtriser la direction, sauter, freiner, tourner. Et le plus important : apprendre à tomber, explique la coach. Il faut tomber en boule pour ne pas s’étaler et risquer de se blesser, ou de blesser les autres.” Gare à ceux qui y contreviennent : blessures aux chevilles, aux genoux ou aux épaules les attendent. “Comme dans n’importe quel sport, on peut se faire mal. Mais les bleus, ça fait aussi partie du jeu”, glisse Art Kange.

Bientôt le championnat régional

Ce week-end, le Poitiers Roller Derby fêtera ses dix ans. L’occasion, pour les Grand’s Goules, de recevoir leurs adversaires à domicile. “Nous allons jouer des matchs contre les Holy Terrors de Saintes (les Terreurs Saintes, NDLR) et la Bande Décimée d’Angoulême, à Ligugé, s'enthousiasme Lucinda. Membre du club depuis sept ans, elle a vu l'image du sport évoluer. "Quand on a commencé, certains gymnases ne voulaient pas nous accueillir, par peur que l'on raye le parquet avec nos roulettes. Maintenant, les contours de notre piste sont tracés au sol, à côté de celle du handball."

En 2024, les Grand’s Goules espèrent briller dans le tout premier championnat régional de roller derby. “Nous avons pas mal d’étudiants au sein du groupe, les effectifs tournent souvent. Mais cette année, nous avons beaucoup de nouvelles recrues. C’est une bonne nouvelle pour le futur du club !”

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