Rien ne va plus entre la petite commune de Saint-Sauvant, dans la Vienne, et la communauté d'agglomération. Grand Poitiers et Saint-Sauvant se querellent autour de la piscine de la petite commune.
15 millions d'euros, c'est la somme dont dispose Grand Poitiers pour la gestion des piscines de son territoire. Mais, sur ces 15 millions, plus de six sont destinés exclusivement à la piscine de la Pépinière à Poitiers. Résultat, l'agglomération a décidé de ne plus financer certaines piscines et d'en rendre la gestion aux communes. C'est le cas pour la piscine du Bois de Saint-Pierre qui a besoin de 2,5 millions de travaux, ce sera à la ville de Poitiers de s'en charger. Mais c'est aussi le cas pour la piscine de Saint-Sauvant qui n'a évidemment pas les capacités financières de Poitiers. Là, il faudrait 1,2 million d'euros pour remettre les lieux en état. L'agglomération dit non "On n'a pas la capacité d'investir 1,2 million sur cette piscine où il y a seulement 2 000 visites à l'année" explique Emanuel Bazile, le vice-président de Grand Poitiers en charge des établissements recevant du public.
D'autant que plusieurs piscines ont besoin d'un grand coup de frais "sur notre enveloppe de 15 millions, les piscines de la Pépinière, de la Blaiserie et de Bellejouane ont besoin de travaux lourds dans les années à venir et notre enveloppe financière ne nous le permet pas", tranche Emmanuel Bazile. C'est pourquoi la responsabilité financière de la piscine de Saint-Sauvant reviendra à la commune.
Mais cette décision ne fait pas l'affaire du maire qui n'a pas les moyens de financer les travaux. " Le plus gros poste, c'est le système de filtration qui n'est plus aux normes depuis un certain temps, mais qui malgré tout donne de l'eau de qualité. Mais le jour où il donne des signes de faiblesse, on serait obligé de le changer et c'est le plus gros morceau.", s'inquiète Christophe Chappet, le maire de Saint-Sauvant.
Puisque la mairie n'a pas les moyens d'assurer l'entretien de son équipement, la piscine pourrait tout simplement fermer. "La reprendre, financièrement, je ne peux pas", affirme le maire. Il trouve cette décision injuste et amère."Toutes les personnes de Saint-sauvant ont appris à nager ici". Quant à l'attitude de Grand Poitiers, il la juge uniquement économique, même s'il reste diplomate, "ce n’est pas qu'ils nous lâchent, mais ils n'ont jamais fait grand-chose jusqu'à maintenant." Pour autant, Saint-Sauvant ne peut et ne veut pas quitter Grand-Poitiers et restera dans la communauté d'agglomération assure le maire, il espère cependant convaincre ses interlocuteursde changer de position.
Un collectif d'habitants s'est d'ailleurs constitué pour tenter de sauver la piscine. Il organise le 8 juillet un barbecue à côté du bassin pour montrer son opposition à la décision de Grand-Poitiers.