Pour le 8e tour de la Coupe de France, le club amateur de Chauvigny va affronter un club de Ligue 2, Le Havre, au stade de Châtellerault, dimanche, à 15h. Contrairement aux joueurs professionnels, les amateurs de Chauvigny enchaînent avec leur semaine habituelle de travail. Mais à l’entraînement, ils ne lâchent rien.
Coup de sifflet de l’entraîneur. Sur le stade de Chauvigny, près de Poitiers, l’entraînement a commencé depuis 19h. Et tout le monde y participe, malgré les 6 degrés de ce mois de novembre.
« C’est bien Arsène ! Bien joué ! » Sur le terrain, entre ses coups de sifflet, Stéphane Malloyer encourage ses joueurs. L’entraîneur du FC Chauvigny le sait : l’entraînement de ce mardi n’est pas comme les autres. Tous ont en tête le match de dimanche. A 15h, l'équipe jouera contre Le Havre, un club professionnel de Ligue 2, 6e au classement.
Julien, le gardien de but, vit et travaille dans la ville qu’il représentera dimanche. « C’est une fierté d’emmener Chauvigny à ce niveau, face au Havre ».
Un vrai challenge
Le club du Havre est réputé pour sa défense imparable : avec seulement neuf buts encaissés. Arsène Nsiate, lui, est buteur pour le club amateur du FC Chauvigny depuis juillet. La réputation du club de ligue 2 ne lui fait pas peur : « Au contraire, c’est un vrai challenge. Ils ont pris très peu de buts, mais si j’ai l’occasion de mettre une balle, je vais la mettre, je vais tout faire pour en tout cas. »
La détermination est le point commun des joueurs de Chauvigny. « C’est important de faire un gros match, on n’a pas tout le temps cette possibilité », reconnaît Arsène.
Si l’ambition et la motivation se ressentent du terrain aux vestiaires, Julien Caillaud, le gardien de but, garde en tête que dimanche, « ce sera David contre Goliath ».
Ici, tout le monde travaille. C’est le charme des clubs en Nationale 3
Stéphane Malloyer, entraîneur du FC Chauvigny
Stéphane Malloyer, le coach, croit en ses joueurs. « Je suis toujours fier d’eux. » sourit-il.
Celui qui a marqué en 1994 contre un club alors classé en Ligue 1, Metz, transmet son expérience à son équipe. Exigeant, il sait qu’il en demande beaucoup à ses joueurs. Il sait aussi que le club amateur tient à la motivation de ses joueurs, qui n’ont pas la chance de pouvoir se reposer avant un match aussi important : « Ici, tout le monde travail, parfois en 3/8. On n’a pas d’argent comme dans un club professionnel. C’est le charme des clubs en Nationale 3 », sourit l’entraîneur.
Entre 18h et 18h30, tous les joueurs se retrouvent pour l’entraînement, trois fois par semaine. Jouer dans un club amateur, « c’est une vraie passion, un loisir qui prend du temps », reconnaît Julien. « C’est de l’organisation, mais quand on aime, on ne compte pas. »
Alpha Sylla, non plus, ne compte pas ses heures : dès 8h du matin, il travaille sur des chantiers, de Poitiers à la Rochelle, comme maçon. À 18h30, il pousse la porte des vestiaires, enfile tenue et crampons, et oublie la fatigue. Jouer contre un club professionnel dimanche est une récompense, pour cette passion qui demande une détermination sans faille : « Il faut avoir la motivation parce que ce n’est pas facile de se lever tous les jours. Le matin, aller au boulot, faire le trajet jusqu’à La Rochelle et s’entraîner le soir ».
Défendre ses couleurs
« Chauvigny a toujours défendu ses couleurs », affirme le coach. Dimanche, il compte sur l’effervescence que l’évènement peut apporter à la ville et aux « 600 à 700 personnes qui viennent à chaque match ». L’entraîneur a confiance en son équipe, qui compte beaucoup de nouveaux joueurs. Gagner contre Le Havre dimanche, « si on parlait en pourcentage, ce serait infime, constate Julien, le gardien de but. Mais on va tout faire pour, on n’a rien à perdre. »
L’entraîneur veut s'appuyer sur le point fort de ses hommes : « La force de ce club, ce sont ses valeurs. Oui, on est fiers de rencontrer un club de Ligue 2 sur le 8e tour. On va défendre cher nos couleurs ! »
Le match aura lieu dimanche 28 novembre à 15h, non pas tout à fait à domicile, car le stade de Chauvigny n’est pas homologué pour accueillir un club professionnel, mais à Châtellerault, à 30 km plus au nord.
En attendant, les joueurs de Chauvigny restent concentrés sur les entraînements : "Si on gagne, c’est juste magnifique, sourit Julien. Si on ne gagne pas, il faut faire honneur à notre blason, à notre ville, et ce sera déjà une belle victoire."