Céréales, pâtes, riz et bien d'autres. Les bocaux en verre sont une alternative aux sacs en plastique, qui permet de préserver la qualité des produits stockés. Très populaires dans les années 1960, ils connaissent depuis quelques années un nouvel essor en France, notamment grâce au vrac.
En cette journée d’automne, les visiteurs se pressent dans les allées de ce marché de la Vienne, pour faire le plein de fruits et de légumes. Parmi eux, quelques irréductibles privilégient encore les bocaux en verre. “J’y mets des haricots verts, des haricots blancs”, détaille une passante. Une autre fait “torréfier les noisettes et les glisse dedans”. “Je conserve du riz, des pâtes que j’achète en vrac”, conclut une dernière.
Popularisé par l’essor du vrac, le bocal en verre revient en force en France. Pièce incontournable dans les cuisines des années 1960, il permet à la fois de préserver la qualité des produits stockés et propose une alternative durable aux emballages plastiques.
Riz, pâtes, céréales et restes alimentaires
Dans les rayons de l’épicerie fine Chez Sœurettes, à Neuville-de-Poitou dans la Vienne, le vrac donne un second souffle aux contenants en verre. “C’est génial, ça se conserve mieux. Vous prenez votre bocal, vous le refermez et là, il n’y a plus de problèmes !”, sourit une cliente.
Mathilde Baudrillat, gérante de l’établissement, a fait le choix de mettre à disposition de ses clients des bocaux en verre, dans son magasin. Une manière de réduire les déchets plastiques, qui a fait ses preuves. “Il y a un effet de mode qui peut revenir chez certaines personnes, explique la jeune femme. On a aussi pas mal de clients qui consomment comme ça depuis des années et qui apportent leurs propres bocaux.”
Depuis le 1er janvier 2021, la loi Anti-Gaspillage pour une économie circulaire (dite AGEC) pénalise le plastique à usage unique et incite à la vente en vrac. Elle fixe également des objectifs pour le réemploi des emballages : 5% des objets vendus aux particuliers et dans la restauration (cafés, hôtels, restaurants) devront être réemployables d'ici à 2025, et 10% en 2027.
À Poitiers, la start-up BocUp a développé une solution simple et rapide pour conserver les aliments, sans passer par la fastidieuse stérilisation. À l’aide d’une petite pompe appuyée contre la cloche du bocal en verre, le consommateur aspire l’air présent dans le bocal. “Quelques coups de pompe suffisent et le bocal est sous vide !, explique l’une des membres de BocUp. On enlève ensuite la cloche et on décompresse.” À l'intérieur du bocal, une marmotte gonflable indique au consommateur le niveau de pompage atteint.
Cette technique anti-gaspillage allonge jusqu’à cinq fois la durée de vie des aliments conservés, sans perte de vitamines. “On va pouvoir garder plus longtemps des carottes râpées, des restes de repas qui vont refroidir et qu’on va pouvoir mettre dans un bocal, poursuit la responsable de la start-up. On peut aussi placer dans un bocal tout ce qui est croustillant, des biscottes, des cookies, des crackers. Et l’humidité ne rentre pas !” Depuis sa création, il y a trois ans, la microentreprise a envoyé plus de trois mille kits en France et en Europe.
Le bocal n’a pas fini de se réinventer, avec l'enjeu du gaspillage alimentaire. Chaque année en France, 10 millions de tonnes de produits alimentaires sont jetées, soit 16 milliards d’euros. Dans le détail, chaque Français gaspille 30 kilos de nourriture par an.
Le reportage à découvrir ci-dessous