Dans un contexte de forte inflation, les rayons de grandes surfaces proposant des produits proches de leur date limite de consommation, à prix très réduits, s'avèrent de plus en plus prisés. À Saint-Junien (Haute-Vienne), un hypermarché s'est même distingué en recevant un label "anti-gaspillage alimentaire".
Viande, poisson, fromage... Malheureusement, Sylviane ne peut pas tout se permettre. Touchant à peine l'équivalent d'un SMIC chaque mois, cette retraitée arpente les rayons de son hypermarché de Saint-Junien (Haute-Vienne) en quête de bonnes affaires. Et c'est dans le rayon "anti-gaspi" qu'elle trouve satisfaction : "Je vais prendre un rôti de porc, qui est à -30%, sourit-elle. Je vais le mettre au congélateur. Quand mes enfants seront là, on le mangera ensemble. Ça vaut le coup, quand même !"
Des légumes vieillissants aux paniers d'invendus
Cette initiative séduit de plus en plus de consommateurs. En cette période d'inflation (selon l'association UFC-Que Choisir, les prix de l'alimentation ont augmenté de 14% sur la dernière année), les commerces de grande distribution proposent des rayons "anti-gaspi" toujours plus fournis. L'hypermarché dans lequel Sylviane a ses habitudes a même reçu en juillet 2022 un label national saluant ses efforts dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. Le commerce s'est même distingué en recevant trois étoiles, la plus haute récompense, soulignant son niveau "exemplaire".
"C'est un réel point fort pour notre clientèle de pouvoir acheter des produits de qualité, mais à des prix abordables", explique Dominique, directeur du magasin. La démarche peut prendre plusieurs formes, allant des réductions sur les fruits et légumes vieillissants à des promotions sur des paniers d'invendus. Pour se rapprocher encore davantage du "zéro déchet", les produits qui périment le jour même sont donnés à des associations caritatives.
Vingt-deux centimes pour des aiguillettes de poulet
Dans l'une des épiceries solidaires qui en bénéficient, les personnes en situation de précarité profitent ainsi d'un plus large choix de denrées. Nathalie s'y rend depuis le mois de juin : "Dans les grandes surfaces, on ne prend que ce dont on a besoin. Mais ici, on a la possibilité de prendre ce dont on a envie, et c'est un maxi plus !" Elle saisit un paquet d'aiguillettes de poulet pour appuyer son discours : "Elles coûtaient 4,87 euros. Là, elles m'ont coûté vingt-deux centimes..."