Les préparateurs en pharmacie reconstituant les chimiothérapies du CHU de Poitiers ont décidé de cesser le travail pour une durée illimitée. Ils dénoncent des sous-effectifs et des conditions de travail dégradées.
Ce sont eux qui assemblent les produits pour les chimiothérapies. Les préparateurs en pharmacie du CHU de Poitiers se sont mis en grève. Ils dénoncent une dégradation de leurs conditions de travail liées à des sous-effectifs.
Le service compte 31 personnes qui ont effectué les huit semaines de formation nécessaires à ce travail. Mais la charge de travail augmente et les salariés n'arrivent plus à fournir. En trois ans, les préparateurs ont dû faire plus de 10.000 poches supplémentaires. Une augmentation considérable, d'autant que sur 31 personnes, 16 sont en inaptitude totale en raison de troubles musculo-squelettiques. La préparation des poches de chimio se fait dans ce que l'on appelle une boîte à gant. La position de travail à la longue entraine des douleurs et des troubles. "On est complètement cassés" explique Jessica Rivière une des préparatrices.
La direction du CHU reconnait le problème et a proposé de faire venir des infirmières en plus, mais de façon ponctuelle. L'une des solutions devait passer par l'arrivée d'un robot qui peut effectuer ce travail. Mais l'appareil est arrivé en 2019 et n'a pas pu fonctionner en raison de la pandémie. Pour qu'il soit opérationnel, il faut former les préparateurs et c'est impossible, compte tenu de la charge de travail et des nombreux arrêts.
Les salariés affirment tenir le coup pour la santé des patients et pour qu'ils puissent bénéficier de leur traitement. Mais ils ne savent pas combien de temps ils vont pouvoir tenir sans effectifs supplémentaires.
Jointe au téléphone, la direction explique que trois postes ont été créés, un quatrième le sera en juin, ce qui devrait permettre selon elle d'alléger la tâche des préparateurs et de leur leur permettre de se former au maniement du robot de préparation. Un point de situation sera fait le 22 juin.