Ce 9 juin à 9h un chef d'entreprise de l'Indre-et-Loire s'est enchaîné devant le siège de la Mutuelle de Poitiers, situé à Ligugé (86). Il dénonce l'absence de compensations pour ses pertes financières pendant la crise. Explications.
Martial Léotard est déterminé. Il n'a "plus rien à perdre" dit-il. Ce chef d'entreprise dirige une société d'événementiel à Braye-sous-Faye (37). Il propose une salle entièremenent aménagée, notamment pour les mariages. Entre avril et juillet, 14 réceptions devaient y avoir lieu. Mais la crise du Covid est passée par là, réduisant à néant toute activité. "J'ai perdu 69.000 euros"affirme-t-il, "j'ai reçu 1.500 euros de l'Etat mais j'ai le double en charges fixes tous les mois".
La situation s'aggrave lorsqu'il se tourne vers son assureur, la Mutuelle de Poitiers. Son contrat le couvre bien en cas de pertes... "sauf pandémie". La petite exclusion qui fait toute la différence.
Le directeur de la Mutuelle de Poitiers, Stéphane Désert, est venu à sa rencontre pour discuter. "Je suis peiné et sensible à la détresse de ce sociétaire, mais son contrat est clair. On va continuer à s'inscrire dans le dialogue et la compréhension". Pour l'instant aucune solution concrète n'a été trouvée. Stéphane Désert précise par ailleurs que la Mutuelle de Poitiers a participé au fond national de solidarité mis en place par l'Etat.
Pour l'instant les deux parties restent sur leurs positions. Martial Léotard a promis de revenir chaque jour, et envisage même une grève de la faim. Son seul espoir est peut-être une décision d'une audience en référé au tribunal de commerce de Lyon, le 10 juin. Un restaurateur a assigné Axa Assurance pour dénoncer une clause d'exclusion.
Par ailleurs ce même assureur avait perdu il y a quelques temps face à un autre restaurateur parisien. Axa a fait appel de la décision.
Reportage de Patricia Périn, Isabel Hirsch, Laurent Gautier et Alain Bortot :