Des rassemblements étaient organisés ce lundi midi devant les mairies de très nombreuses villes de France. Des manifestations de soutien aux élus de plus en plus soumis aux violences. Et encore plus depuis le début des émeutes.
C'est la mairie de quartier de Villeneuve-les-salines à La Rochelle qui a été la première attaquée par les émeutiers dans la nuit du 29 au 30 juin. La nuit suivante, c'est la mairie du Clou-Bouchet à Niort qui a été totalement vandalisée en plus des commerces de proximité.
Une violence contre les symboles de nos institutions qui a atteint son paroxysme dans la nuit de samedi à dimanche dans le Val-de-Marne. Des manifestants ont lancé une voiture bélier enflammée contre la maison du maire de L'Haÿ-les-Roses. Dans l'urgence, sa femme et l'un de ses enfants se sont blessés en prenant la fuite par le jardin.
Plusieurs dizaines de personnes à La Rochelle ou encore à Poitiers
Cette violence qui s'est exprimée contre les élus ou contre les bâtiments lors de ces derniers jours n'est pas un fait nouveau. Depuis des mois, les maires sont insultés, menacés, parfois agressés par des habitants mécontents d'une décision ou furieux contre un dossier qui n'avance pas. C'est ce que confirme le maire de Gençay dans la Vienne, François Bock était présent à Poitiers ce lundi matin, "la violence verbale, oui ça arrive, mais ce n'est pas à ce point."
Le maire de Saint-Secondin, dans la Vienne, lui, a eu droit à des menaces de mort. "Je vais te percer, je vais te trouer". Un de ses administrés lui a téléphoné un soir à minuit pour une panne d'électricité. "Là, c'était complètement déphasé, ça a duré un quart d'heure, et j'ai réussi à la calmer. Mais le lendemain, ça a recommencé et alors, j'ai porté plainte". Une plainte qui vient de se concrétiser par un passage devant le tribunal. "Il a eu 120 heures de travaux d'intérêt général et une amende de 200 euros, voilà, tout simplement. Il y a beaucoup de maires qui démissionnent et c'est tout à fait normal."
Pour apporter un soutien au maire de L'Haÿ-les-Roses et à tous ceux qui ont eu à subir des violences, des menaces ou des insultes, le président de l'Association des maires de France avait appelé à des rassemblements devant les mairies. À Poitiers, plusieurs dizaines de personnes sont venues témoigner leur soutien et plusieurs élus de la région étaient présents aux côtés de la maire, Léonore Moncond'huy.
Pour cette manifestante, il était important de venir soutenir les maires "c'est méritant de leur part de continuer à faire ce qu'ils font."
Stéphane Allouche, adjoint au maire de Poitiers, déplore les violences qui se sont exprimées contre les mairies, mais aussi à Poitiers, contre la Poste des Couronneries, contre les centres sociaux les commerces de proximité, les postes de police "ce sont des équipements à destination de tous les habitants. Ce sont des services publics, c'est le bien commun. Et maintenant, ça va être difficile pour les familles des casseurs de bénéficier des services auxquels ils ont droit", Déplore-t-il.
À la Rochelle, ils étaient aussi des dizaines rassemblées devant la mairie, mais aussi devant l'annexe de celle du quartier de Villeneuve-les-Salines, dévastée dans la nuit de jeudi à vendredi dernier.