Dans la région, plusieurs rassemblements ont été organisés, dimanche 12 novembre, pour lutter contre l'antisémitisme. Malgré les divisions politiques en amont de l'événement, les écharpes tricolores provenaient de différents partis politiques.
"La recrudescence des actes antisémites prolonge logiquement l'évolution de ces trente dernières années." Sur la place du Maréchal Leclerc, à Poitiers, ce dimanche après-midi, Daniel Hofnung président de l'association Mémoire et Vérité, a pris la parole lors de la déclinaison locale de la "grande marche civique" lancée par la présidente de l'Assemblée nationale et le président du Sénat. Trois cents personnes ont fait le déplacement et se sont réunies sous la pluie, ce dimanche 12 novembre.
Pour Daniel Hofnung, il était important de condamner les derniers actes antisémites dont a été victime la communauté juive en France, mais aussi de les recontextualiser. "La parole antisémite s'est progressivement libérée, et les antisémites, les révisionnistes, les négationnistes et les complotistes s'en servent pour attiser la haine."
Rassemblement sobre et sans étiquette politique
Les politiques, eux, n'ont pas pris la parole de façon officielle. C'était le souhait de l'association poitevine afin qu'aucun parti politique ne récupère l'événement. Il faut dire que les divisions et tensions étaient particulièrement fortes vis-à-vis de la manifestation nationale. Plusieurs élus de gauche ont manifesté leur opposition à la venue des partis d'extrême droite dans ce rassemblement. La France Insoumise avait même prévenu qu'elle n'y participerait pas à cause de la présence du Rassemblement national.
Quelques manifestations "alternatives" à l'appel de partis de gauche avaient même éclos. À Niort, le Parti Socialiste a appelé à manifester avec la marche officielle en réalisant "un cordon républicain" entre les forces d'extrême-droite et les autres.
Pour le député de la Vienne macroniste, Sacha Houlié, cette polémique est "vaine". "Cette marche a été organisée pour dire l'attachement de tous les républicains du pays à des valeurs qui sont essentielles parce qu'elles sont républicaines. Tous les élus qui ont une écharpe républicaine aujourd'hui ont leur place dans la manifestation, qu'elle soit à Poitiers ou à Paris."
Derrière les écharpes tricolores, à Poitiers, on trouvait, en effet, différentes couleurs politiques. À l'image de la maire écologiste de Poitiers, Léonore Moncond'huy, le maire Modem de Civray, Pascal Lecamp ainsi que Claude Edelstein, maire de Chasseneuil-du-Poitou, ou encore Benoît Tirant, élu régional de Place Publique.
Solidarité, compassion, empathie
À Poitiers, les participants ont l'air de faire peu de cas des possibles divisions politiques. Pour eux, l'important est d'être présent pour marquer leur opposition ferme à l'antisémitisme. Sous son parapluie, une jeune femme a voulu témoigner son soutien. "C'est important de montrer qu'on partage des valeurs, la France se perd un peu sur certains points et montrer qu'on est là dans la rue, c'est important." Pour ce quinquagénaire, l'argument de ne pas vouloir marcher avec l'extrême droite est entendable, mais il a tout de même souhaité venir. "Il me semble qu'il y a urgence." Le rassemblement poitevin entamera alors une Marseillaise pour "témoigner d'une solidarité, d'une compassion, d'une empathie", décrit un des participants.
Présente ce matin à la marche contre l’antisémitisme et pour les valeurs de la République a l’appel de @gerard_larcher et @YaelBRAUNPIVET aux côtés des parlementaires, de nombreux Maires, élus et charentais-maritimes pic.twitter.com/BTzQNQKAWU
— Sylvie Marcilly (@SMarcilly) November 12, 2023
Malgré des conditions météorologiques peu clémentes, d'autres rassemblements ont eu lieu dans la région. Dimanche matin à La Rochelle, mais également dans les Deux-Sèvres à Niort, Parthenay et Bressuire. Un autre rassemblement a eu lieu à Angoulême.
Angoulême, un rassemblement contre l'antisémitisme pic.twitter.com/AxF8KerzQJ
— Madame Olga - #avecvous (@MiteroOlga) November 12, 2023