Mathieu Van der Poel, Thibaut Pinot, Arnaud Démare... Des milliers de maillots de cyclistes collectionnés par un père et son fils

Des milliers de maillots de cyclistes amassés durant des dizaines d’années, soit offerts, soit finement dégotés. Voilà la collection débutée il y a plus de 40 ans par ce tandem formé par un père et son fils. Tous deux mordus de vélo, ils nous ont fait découvrir leurs pièces les plus remarquables, entreposées dans la Vienne.

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“Là, ce sont les maillots professionnels des équipes actuelles et dans le bas, ceux d’équipes amateures”, explique Georges Krauss en pointant du doigt une penderie à deux étages remplie de maillots de cyclistes. Il fait ensuite quelques pas vers un autre portant : “Ici, ce sont les équipes professionnelles qui ont disparu et les équipes nordistes, de ma région d’origine”, continue le viennois d’adoption.

Au total, 1 500 à 1 600 maillots sont entreposés dans cet antre attenant à la maison familiale, située à Neuville-de-Poitou, dans la Vienne. Rares sont ceux à avoir pu y entrer pour admirer les trésors d’une vie amassés par Georges et son fils, Xavier Krauss. “Il faut montrer patte blanche”, lance le père de famille sur le ton de la plaisanterie, tout de même un brin sérieux quand il s’agit de cette collection entamée il y a plus de 40 ans.

“Le vélo, c'est toute ma vie, j’ai toujours vécu avec”, raconte Georges Krauss, aujourd’hui âgé de 74 ans. Une relation en tandem débutée dans sa jeunesse, d’abord avec des amis, puis dans des courses officielles en tant que mécanicien à partir d’un heureux hasard en 1979. “Je me suis retrouvé dans de grandes équipes en France ou à l’internationale, avec des Russes ou des Allemands”, se souvient-il. Sa dernière équipe, quittée en 2015 ? Groupama-FDJ.

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Histoire d'une vie

C’est ainsi que “virus familial”, selon ses mots, s’est transmis à ses trois fils, principalement à Xavier Krauss, 50 ans : “Ça s’est fait tout naturellement, explique-t-il. J’ai baigné dedans depuis tout petit. Mes deux frères ont commencé et j’ai suivi”. Aussitôt, son père ajoute : “Il m’accompagnait dans les courses !”

Un rêve devenu réalité qui a fait naître des rencontres, des souvenirs et des opportunités à saisir. D’abord un maillot offert, puis deux, dix, quarante et ainsi de suite. “Et moi, j'ai pris le pli. Comme je suivais mon père, j’ai eu la chance de faire connaissance avec beaucoup de coureurs”, explique-t-il.

Comme je suivais mon père, j’ai eu la chance de faire connaissance avec beaucoup de coureurs.

Xavier Krauss, 50 ans

passionné de vélo et collectionneur de maillots

Pêle-mêle, le duo de collectionneurs cite différents coureurs dont ils détiennent le maillot : Arnaud Démare, champion du monde espoirs en 2011 et trois fois champion de France sur route, Sylvain Chavanel, notamment six fois champion de France du contre-la-montre.

Ou encore Tom Bonnen et Christophe Moreau côtoyés par Georges dans l’équipe Agritubel, créée à Loudun (Vienne) en 2001. Pour le plus grand bonheur des Krauss, d’autres sont dédicacés : Thibaut Pinot, entre autre champion de France du contre-la-montre ou Thomas Voeckler, deux fois champion de France sur route.

Palmarès de stars

Chaque pièce a son propriétaire, son histoire et son vécu, que connaissent le père et le fils, malgré l’envergure de leur collection. Mais impossible de choisir une pièce préférée, ce serait déshonorer les autres. Quand on leur pose la question, ils se dirigent vers une boîte soigneusement fermée dans laquelle sont pliés de vieux maillots en laine, comme celui de l’équipe nationale espagnole avant qu’ils ne soient sponsorisés, datant des années 1950.

Il y a aussi ce maillot jaune (éphémère) du Tour de France ou celui de Mathieu Van der Poel, coureur néerlandais notable, que l’on a voulu leur racheter pour 1 000 euros. Refus immédiat des passionnés qui refusent toute spéculation financière sur leur collection. Parfois, pour acquérir un coup de cœur, ils négocient avec un budget limité.

Mais ces coureurs amateurs tiennent à ce que la collection s’agrandisse par des connaissances ou des trouvailles sur les réseaux sociaux, ce qui se complique de plus en plus à mesure que le marché de la revente se professionnalise, au grand dam de Xavier Krauss, pour qui la passion “ne s’arrêtera pas de suite”.

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